Grève des agents de santé : entre 200 et 280 manifestants à Besançon
Une journée blanche de grève et de mobilisation nationale des agents de santé (sanitaire, médico-social, social des secteurs publics et privés) est organisée ce jeudi 15 octobre 2020. A Besançon, plus de 200 professionnels de santé, dont de nombreux agent de l’hôpital, se sont rassemblés vers 14h devant l’hôpital St Jacques. Le cortège s’est ensuite rendu devant l’agence régionale de santé où une délégation a été reçue…
Manque de personnels. Manque de moyens. A l'heure ou une seconde vague de patients "Covid" est redoutée, les sections Sud Santé Sociaux etCGT de l'hôpital de Besançon appelaient à la grève ce jeudi 15 octobre 2020. Ils étaient environ 200 selon un journaliste sur place et 285 selon les syndicats.
"La Covid-19 est venu mettre en lumière les problèmes de fond de notre système de santé" estime en tête de cortège Marc Paulin, infirmier au CHRU de Besançon et représentant du syndicat Sud Santé. "Usagers en danger, hospitaliers épuisés" pouvaient-on lire sur un cercueil noir déambulant dans les rues de la ville.
Les manifestants se sont rendus ensuite devant l'agence régionale de santé où ils étaient invités à jeter leurs blouses blanches.
Communiqué :
En cette période, les sujets de mobilisations liés à la Santé ne manquent pas et ne cessent de “s’empiler“ :
La structure de notre système régionale de Santé se dégrade, sans qu’aucune solution pérenne ne pointe le bout de son nez :
=> Au CHU de Besançon, 30 lits de Soins sont perdu définitivement ou pour très longtemps (total de 30 lits depuis la descente vers St Jacques en 2018, du service du SSR (Soins de Suite et de Réadaptation))
=> près de 80 lits de supprimés ces dernières années sur notre secteur pour les structures type SSR
=> des lignes de SMUR (anciennement SAMU de Lons Le Saunier, Lure-Luxeuil, Dole, Gray, etc), maternité (St Claude), chirurgie (Dole, Lure, Pontarlier etc), partout, des compétences locales ferment ou sont en danger …
Conclusion : Les lits et les compétences manquent, les inégalités territoriales progressent ...
La conjoncture Covid nous interpelle avec très peu de visibilité :
=> depuis juin, pour rattraper le “temps perdu“ pendant le confinement, l’activité dans nos structures hospitalières est au maximum de ses capacités.
=> la crise Covid pointant le bout de son nez, comment gérer, ne serait-ce qu'une mini-vague dans un système qui tourne déjà et c’est tout à fait “normal“ parce que les besoins sont immenses, à plein régime ?
=> la charge de travail est désormais constante, lourde et donc épuisante, au sein de toutes les structures de Santé.
=> les mesures de prévention, de dépistage, les procédures diverses, changeantes au “gré du vent“ épuisent psychologiquement et émotionnellement chaque agent hospitalier …
Conclusion : Le quotidien des hospitaliers ne s’améliore pas, bien au contraire ! (Jamais les hôpitaux du secteur n’ont connu autant d’arrêts de travail qu’en cette période …)
Les incohérences des “pseudo-solutions“ du Ségur éclatent au grand jour :
=> les agents des secteurs médico-sociaux et sociaux sont exclus des revalorisations salariales promises. Une HONTE absolue due à des accords signés à la “vitesse de la lumière“ et en toute connaissance de cause par des organisations syndicales … à minima “complaisantes“.
=> aucune solution venant du Ségur n’est en mesure de répondre au défi sanitaire. Désormais, nous le savons touTEs ; Pas de lits + pas d’embauches = pas de solution !
Conclusion : “Devons-nous accepter que “l’après“ soit pire que “l’avant“ ?“
Les “fausses bonnes solutions“ pour sortir notre système de santé de sa crise actuelle, proposées dans le cadre du PLFSS (Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale) sont extrêmement dangereuses :
=> “faire payer 18 euros par passage aux urgences“ ne répondra aucunement aux problématiques sanitaires, c’est même tout le contraire !
=> la création “à la demande“ de 4 000 lits de soins (O.Véran le 9 octobre à Bavilliers), ne répond absolument pas aux problèmes de fond : nous avons besoin de lits pérennes en surtout, en nombre suffisant !
=> aucun plan de formation à la hauteur des enjeux, pour les futures professionnels de la santé : nous avons besoin de 200 000 agents pour les EHPAD et 100 000 pour les Hôpitaux.
Conclusion : Si rien ne change, “l’après“ sera bien … bien pire que “l’avant“ ; La carte Vitale du future sera notre carte bleue !
Pour toutes ces raisons, et parce qu’une refonte de notre système de santé est possible et souhaitable (sur le modèle des origines de la SS, voulu par le CNR), nous convions la population du secteur qui nous a tellement soutenu et applaudit tous les soirs, à 20 heures, les usagers de la Santé, les professionnels de tous secteurs de la santé, du médico social et du social à venir, en tenue de travail, ce 15 octobre à 14 heures devant St Jacques, avec pancartes et slogans, bonne humeur mais détermination.
Les sections SUD Santé Sociaux et CGT du CHU de Besançon