"Les dénonciations n'ont pas eu l'aspect de spontanéité exigé par la loi", a notamment estimé le juge Guillaume Law de Lauriston. L'ancien informaticien de 40 ans a écouté la lecture du jugement en visio-conférence de la prison d'Ensisheim (Haut-Rhin) où il est incarcéré. Il était poursuivi pour dénonciation calomnieuse par Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, les parents d'Alexia, leur fille Stéphanie et son mari Grégory Gay, qui ont par conséquent été déboutés de leurs demandes.
Jonathann Daval encourait cinq ans de prison, une peine qui aurait de toute façon été confondue avec sa condamnation pour meurtre. Sa belle-famille demandait 60.000 euros de dommages et intérêts, dont 30.000 euros pour Grégory Gay, 10.000 euros pour la soeur d'Alexia et 10.000 euros pour chacun des parents.
Il est "temps de refermer définitivement ce dossier Daval d'un côté comme de l'autre"
Durant l'enquête, Jonathann Daval avait dans un premier temps admis être l'auteur du meurtre de sa femme, avant de se rétracter et d'accuser son beau-frère Grégory Gay d'avoir étranglé Alexia. La famille aurait alors passé "un pacte secret pour étouffer l'affaire", affirmait-il. Six mois plus tard, celui-ci avait finalement reconnu avoir menti et avoué à nouveau le meurtre de son épouse.
Tout en reconnaissant "l'immoralité rare" des accusations de Jonathann Daval envers sa belle-famille, le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, avait requis la relaxe, lors de l'audience le 10 avril dernier. Il avait estimé qu'il était "temps de refermer définitivement ce dossier Daval d'un côté comme de l'autre". Jonathann Daval a étranglé son épouse Alexia dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône). Le lendemain, il a transporté son corps dans un bois avant d'y mettre le feu et de donner l'alerte, soutenant que sa femme n'était pas revenue de son jogging. Le corps d'Alexia avait été retrouvé deux jours plus tard.
Pendant trois mois, Jonathann Daval avait montré le visage d'un veuf éploré dans les médias, avant d'être confondu en pleine vague #MeToo, une affaire qui avait ému et passionné les Français.
(AFP)