Jean-Louis Fousseret était à Paris le soir du 7 mai devant le Louvre pour fêter la victoire, était aussi le 14 mai dernier parmi 800 invités triés sur le volet à l'hôtel de ville de Paris. De mémoire, jamais un maire bisontin n'avait été invité le jour de l'investiture d'un président de la République.
Mais comment Jean-Louis Fousseret a-t-il rejoint "En marche !" ? Tout est parti d'un coup de fil le 6 avril 2016 avec le sénateur PS de Bourgogne François Patriat qui se rendait à Paris au lancement du mouvement.
Interpellé, le maire a regardé depuis son bureau de l'hôtel de ville le direct d'Emmanuel Macron. Son discours lui plait. Estimant "qu'il était temps de faire de la politique autrement" il a rejoint le mouvement quelques jours plus tard le 10 avril à 22h39. (voir notre article Jean-Louis Fousseret, le marcheur…). "Le maire reste un homme de gauche. Il ne transige pas sur la justice sociale et dans le même temps, il souhaite libérer les énergies" explique-t-on dans son entourage. "Ce qui lui a plu dans le discours de Macron, c'est de faire entrer la France et les villes dans le XXIe siècle, de faire la politique et de défendre des valeurs autrement. Il n'est pas dogmatique et ne souhaite pas rester dans les petits combats politiciens qui ne font finalement pas avancer les choses. C'est un vrai choix de conviction… "
Des premières réunions au comité politique
Très tôt, le maire a été convié aux premières rencontres autour d'Emmanuel Macron. Le ministre de l'Économie réunissait alors ses premiers soutiens. Ils étaient une petite vingtaine autour de la table, des élus comme Collomb, Patriat, mais aussi des membres proches de son cabinet à Bercy qui font partie aujourd'hui du premier cercle de l'actuel président de la République.
"Jean-Louis Fousseret a été présent durant toute cette période de préparation de la Grande Marche, de réflexion autour du projet d'En Marche" explique Alexandra Cordier, la référente du mouvemente "En Marche" dans le Doubs. En comptant les rencontres liées à la labellisation de la French Tech du Grand Besançon, les deux hommes se sont rencontrés à six reprises avant que Jean-Louis Fousseret n'intègre fin 2016 le comité politique présidé par Richard Ferrand et composé d'une trentaine et de membres. Un comité qui se réunissait durant la campagne une fois par semaine. Le maire de Besançon a notamment tenté de porter les questions liés à l'écologie, la réforme du Code du travail, les séniors. etc.
Des relations "amicales et respectueuses"
Les deux hommes se tutoient. À chaque rencontre, Emmanuel Macron rappelle à Jean-Louis Fousseret sa reconnaissance d'avoir été présent depuis le début d'"En Marche". "Emmanuel Macron est quelqu'un de fidèle aux personnes qui l'ont aidé dès le départ et qui ont pris un risque très tôt avec lui. Jean-Louis Fousseret est un proche, car il a une oreille auprès de l'équipe d'En marche et d'Emmanuel Macron lui même en rapportant ce qui est important pour les territoires…".
Une opposition plus septique
On ne peut que se réjouir des relations entre le maire de sa ville et le président de la République" indique le conseiller Modem Laurent Croizier dont l'investiture a été écartée sur la 1re circonscription du Doubs au profit de Fannette Charvier, la candidate officielle LREM . "Je m'en réjouis d'autant plus qu' Emmanuel Macron porte des valeurs que le MoDem défend depuis toujours : un projet libéral, progressiste, européen. Mais ce qui me fait réagir c'est l'incohérence entre le discours et les valeurs du mouvement, dans lequel M. Fousseret dit se reconnaître, et ses actes à l'échelon local vis-à-vis de l'opposition."
Jacques Grosperrin est beaucoup plus réservé et doute des liens unissant les deux hommes. "Je remarque pour ma part qu'il n'a pas été invité à l'Élysée. Je ne crois pas qu'il y ait un lien de fidélité et d'amitié entre les deux hommes. Et surtout, Jean-Louis Fousseret ne ressemble pas à Emmanuel Macron, c'est tout le contraire, car il est sectaire" note le sénateur LR et conseiller municipal d'opposition. "Le maire est parti à En Marche par opportunisme et n'applique pas l'ouverture du président de la République à sa ville alors que nous lui avions tendu la main en 2014. Je me pose la question des compétences du maire sur le plan humain, social, et intellectuel…"
Plus simple d'avoir les bons numéros de téléphone
À l'instar des relations Hollande - Rebsamen pour Dijon, la bonne entente Macron – Fousseret peut-elle être bénéfique à l'ex capitale régionale ? Le maire le dit lui même. Il est plus simple d'avoir les bons numéros de téléphone et un bon réseau pour faire faciliter certains dossiers. "Et à chaque demande, l'équipe d'Emmanuel Macron a répondu" précise Alexandra Cordier.
"Comme le maire l'a dit à plusieurs reprises, c'est toujours bien d'avoir le 06 du président de la République… mais c'est une formule " explique Dominique Schauss, conseiller municipal et vice-président du Grand Besançon lui aussi marcheur et séduit par la maxime "libérer, protèger… "d'Emmanuel Macron. "C'est sûr que c'est beaucoup mieux que s'ils ne se connaissaient pas. Après, vous savez, la politique territoriale ne se fait pas sur le copinage. Il faut aussi que l'on ait des dossiers solides à défendre… "