“Je voulais qu’elle se taise”: sortie du livre de l’avocat de Jonathann Daval

Me Randall Schwerdorffer, l’avocat bisontin de Jonathann Daval, condamné pour le meurtre de sa femme Alexia, livre son récit et son analyse de « l’affaire Daval » dans un ouvrage coécrit avec le journaliste Frédéric Gilbert et qui paraît ce jeudi  14 octobre 2021.

Randall Schwerdorffer © D Poirier

Dans "Je voulais qu'elle se taise, la tragédie amoureuse d'Alexia et Jonathann Daval" aux éditions Hugo Doc, les auteurs retracent toutes les étapes procédurales de l'une des affaires les plus médiatiques de ces dernières années, vues et vécues par l'avocat pénaliste aux "109 dossiers criminels" et "20 acquittements".

Le conseil s'attarde sur la personnalité et l'histoire de son client, estimant que "la passer sous silence (...) c'est passer à côté de l'affaire", et sur le fonctionnement intime du couple qu'il formait avec Alexia, avant de la tuer.

"En analysant l'affaire Daval sous l'angle de l'amour permet de comprendre comment et pourquoi celle-ci est devenue en quelques jours le fait divers le plus médiatisé de ces 20 dernières années,et on comprend mieux aussi comment l'affaire Daval a pu se démarquer des 109 autres affaires de féminicides que la France a connue en 2017."

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Me Schwerdorffer se livre et confie ses ressentis personnels sur les acteurs du dossier et sur l'enchaînement des événements.

Il analyse également certaines questions de société soulevées par l'affaire, de l'avènement - injustifié selon lui - du mot "féminicide" dans l'espace public, à "la liberté d'expression des avocats dans le processus pénal", en passant par la question de la présomption d'innocence.

"Aujourd'hui, défendre un homme qui a tué est quasi impossible (…) il y a tout un travail pour revenir sur le dossier, sans faire d' amalgames avec d'autres affaires judiciaires. J'avais à cœur que le procès de Jonathann Daval soit le sien et pas celui des féminicides…"

Pourquoi va-t-il écrit ce livre ? Pour prendre le recul et donner sa vérité loin de la folie médiatique et populaire de l'affaire.

En revanche, Randall Schwerdorffer réfute toute vénalité. "L'édition, ce n'est pas le plus lucratif Je n'ai pas fait ce livre pour l'argent. Je gagne plus avec mon métier d'avocat…" assène-t-il. "Je voulais poser par écrit, parce que les écrits restent, les ressorts de cette affaire criminelle et les ressorts d'un passage à l'acte."

Les parents d'Alexia feront eux aussi paraître leur témoignage dans un livre ("Alexia, notre fille", Robert Laffont), qui paraîtra le 28 octobre.

Le corps en partie calciné d'Alexia Daval, 29 ans, avait été retrouvé en octobre 2017 dans un bois près de son domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône), deux jours après que son mari Jonathan eut signalé sa disparition.

Après avoir montré le visage d'un veuf éploré pendant trois mois, l'informaticien avait été confondu par les enquêteurs de la gendarmerie au terme d'investigations minutieuses. Il a reconnu le meurtre de sa femme et a été condamné à 25 ans de réclusion en novembre 2020.

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