Témoignage : “Je veux être libre et décider de ma mort”

A Besançon, la question de la fin de vie s’invite dans le cadre du Grand débat national ce samedi 2 mars 2019 de 15h à 18h à l’Espace Pierre Mendes France   (3 rue Beauregard – salle 9) en présence de Yoann Brossard, délégué national de l’ADMD (association pour le droit de mourir dans la dignité) en charge des délégations orphelines.
 
 

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Quel comportement le corps médical doit-il avoir en face d'une personne en fin de vie ou "prisonnière de son corps" ? Peut-on choisir de mourir dans la dignité ? Que dit la loi ? Séverine Arnaud, représentante départementale de l'association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) du Doubs, nous explique sa vision des choses. 

"Je ne souhaite aucun acharnement thérapeutique. Je veux être libre et décider de ma mort. Je souhaite que le corps médical n'applique pas seulement la loi Claeys-Leonetti, car elle est uniquement mise en place en phase terminale", explique Séverine Arnaud qui "veut pouvoir décider et ne pas vivre prisonnière d'un corps malade".

L'ADMD est donc favorable à l'euthanasie (intervention médicale avec injection létale) et au suicide assisté (le patient s'injecte lui même le produit) dans les cas de fin de vie et pour éviter "à tout âge" l'acharnement thérapeutique. Pour cela, la personne devra avoir au préalable écrit une déclaration signée par trois personnes de confiance afin que cette décision puisse être prise à sa place (pour les cas où la personne est inconsciente).

La question de la fin de vie, absente du grand débat national

Un point qui tient à cœur à la représentante départementale de l'ADMD c'est l'"absence du sujet de la fin de vie dans le Grand Débat national". Ce dernier, mené partout en France a défini quatre thématiques qui n'abordent en aucun cas la question de la fin de vie. C'est pourquoi des réunions sont oragnisées durant ce mois de mars dans la région (voir ci-dessous)

La loi Claeys-Leonetti, c'est quoi ?

L'objectif de cette loi est d'autoriser la suspension d'un traitement ou de ne pas l'entreprendre, si ses résultats escomptés sont inopportuns, c'est-à-dire inutiles, disproportionnés ou se limitant à permettre la survie artificielle du malade. S'il est hors d'état d'exprimer sa volonté, ces traitements pourront être limités ou interrompus après consultation des consignes qu'il aurait pu laisser, de la personne de confiance qu'il aurait pu désigner et de son entourage - famille ou proches -, dans le respect d'une procédure collégiale.

Si la personne n'est pas consciente, la loi Claeys-Leonetti s'applique et permet l'arrêt des traitements après consultation et avec l'accord de tous les membres de la famille présente. C'est ce cas de figure qui déchire depuis dix ans la famille de Vincent Lambert, resté paraplégique après un grave accident de la route en 2008.

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