C’est dans un Théâtre de Morteau plein a craquer que Conie a fait ses premiers pas dans la peau de La Madeleine Proust face au public ce jeudi soir. Un public déjà fan de l’ancienne Madeleine, impatient de voir ce que va donner la nouvelle comédienne. Après quelques mots de Lola Sémonin, créatrice du personnage et metteure en scène du spectacle, ça y est, on retrouve le décor de la grand-mère préférée des francs-comtois. Tous les points de repère y sont : la cuisine et sa fenêtre, l’horloge franc-comtoise, le four, le téléphone, Elmo, la table… tout y est.
Des appréhensions avant le spectacle...
La Madeleine fait alors son entrée sous les applaudissements d’un public chaleureux et encourageant, comme si tout le monde retrouvait un membre de sa famille. C’est à ce moment là que l’”évaluation” commence… Tout le monde doit prendre ses marques à commencer par la comédienne, mais aussi le public qui est visiblement très franc-comtois. Les points de repère spatio-temporels y sont, mais le physique de Conie, bien différent de celui de Lola Sémonin, va-t-il fonctionner dans ce rôle ? Et son accent ? Ne va-t-il pas être trop surjoué ? Lola Sémonin a l’accent franc-comtois naturellement tandis que Conie, originaire de Bourgogne, a dû l’apprendre… Et les blagues, vont-elles sortir ”comment avant” ?
Un public averti qui a donné sa chance à la nouvelle comédienne
Dès les première répliques, on est plongé sans attendre dans l’univers de la Madeleine Proust, on l’observe. L’écriture de ce spectacle fait résonner d’anciennes expressions déjà entendues dans les spectacles précédents et c’est tant mieux, on retrouve bien là la Madeleine. Le public est très réceptif, nous aussi. C’est parti pour 1h30 d'un seule en scène en période de confinement en pleine épidémie de Covid, avec son lot d'absurdités que nous avons toutes et tous vécus.
La nouvelle Madeleine s’est parfaitement approprié le personnage. Dans ce spectacle, on retrouve bien sûr des caractéristiques de l’ancienne et heureusement, mais on assiste aussi à des différences… et de belles différences ! La voix de cette comédienne, très éloignée de celle de Lola Sémonin, fonctionne très bien, c’est même un atout dans plusieurs répliques, en particulier les expressions qui partent dans les aigus. Côté accent, on réalise le jeu et le travail de la comédienne : il n’est pas surjoué, il sonne bien, il continue de faire rire le public. Bluffant !
Standing ovation
Autre détail et pas des moindres dans les spectacles de la Madeleine Proust : la bonne odeur de cuisine. Les légumes qui cuisent dans le fait-tout pour la soupe et le fameux gâteau de ménage sont de vraies madeleines de Proust pour les fans du personnage franc-comtois. Ces étapes de cuisine ponctuent des histoires hilarantes, parfois émouvantes, et surtout, qui en mettent un bon coup sur les personnes qui nous gouvernent et les absurdités auxquelles nous avons assisté, voire participé pendant l’épidémie de Covid-19. À noter également la présence de l'absence des personnages hauts en couleur de Rissé, Camel, Jennifer ou encore Simone... C’était très très drôle et nous n’avons pas vu le temps passer.
En conclusion, nous avons été conquis par ce spectacle et par le jeu de Corinne Lordier. Et nous ne sommes pas les seuls puisque la comédienne a obtenu une standing ovation en clôture de sa première représentation publique. En quelques mots : bravo et merci pour ce moment !
Infos pratiques
Les prochaines représentations de La Madeleine Proust :
- 21 octobre à Baume-les-Dames
- 29 octobre à Villersexel
- Pour inviter la Madeleine Proust : diffusion@ngproductions.fr