Jack & the bearded fishermen : "C'est le bruit de fond de nos vies, tantôt doux, tantôt oppressant"

Publié le 28/02/2014 - 08:57
Mis à jour le 07/05/2019 - 16:56

Ils ne sont pas si barbus, ils ne sont pas pêcheurs, mais leur musique déracinerait un haricot magique… (vous suivez ?) En tout cas, les Jack & the bearded fishermen sortent leur troisième album, Minor Noise, ce vendredi à La Rodia à Besançon. Un nouvel opus très prometteur et avec la même puissance que les précédents : sombre, mélodique et qui prend aux tripes quand on s’y attend le moins. Hervé, Thomas et Pete ont répondu à nos questions…

A la Rodia ce soir !

maCommune : Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore, comment est né Jack & the bearded fishermen ?

 
Pete : "Le groupe existe depuis 2005. On l'a formé durant nos études à Lyon. En presque dix ans, il y a eu pas mal de mouvements dans nos rangs, mais ça fait six ans qu'il est structuré à peu près autour des mêmes personnes. Depuis quatre ans, le groupe c'est donc, dans l'ordre alphabétique : Bastien, Boris, Hervé, Thomas et moi-même. Comme beaucoup de Bisontins mélomanes et bruyants, nous répétons entre les murs de cette vénérable institution qu'est le Bastion - sans qui la vie musicale à Besançon serait bien morne, rappelons-le. Durant ces quelques années d'existence, on a posé nos amplis un peu partout en Europe continentale, de la plage de Meschers, les pieds dans le sable face à l'Atlantique, à des festivals boueux dans la région de Riga (Lettonie)."

maCommune : Votre troisième album sortira le 28 février prochain, "Minor Noise". Pourquoi ce nom ?

Hervé : "C'est un titre à tiroirs qui évoque plusieurs éléments du contexte dans lequel ce disque a été écrit. C'est le bruit de fond de nos vies, tantôt doux, tantôt oppressant. C'est aussi une affirmation plus programmatique : nous assumons dans ce disque être de ceux qui aiment passer par la mélancolie et ses mélodies mineures pour faire de la musique bruyante. C'est aussi le bruit de notre époque, ce sentiment triste qui rampe, ce grondement populaire, l'intuition de quelque chose qui ne tourne pas rond."

mC : Selon vous, qu'est-ce qui change dans cet album ? Décrivez-le nous…

Thomas : "C'est en lien avec ce qu'Hervé vient d'expliquer, pour ce qui est des morceaux, tout en restant dans la continuité du précédent album, on a affiné un peu le propos, on assume plus clairement ce qu'on veut faire, c'est-à-dire un rock lourd porté par la mélodie. Difficile d'être juge et parti, mais on a l'impression que l'ensemble est plus cohérent, à la fois plus sombre et plus mélodique (le chant est plus présent notamment). En tout cas, ça correspond à ce qu'on cherche à faire. 

Au niveau du son, en enregistrant avec Flavien Van Landuyt (studio le Zèbre à Besançon), on a aussi essayé d'être plus proche de ce que peut être notre son en live ou dans notre local. On a aussi pris plus de temps pour composer, arranger, déranger, faire, défaire, pour être vraiment satisfait de chaque titre."

mC : Vous avez fait mixer votre album à Brooklyn aux Etats-Unis, masterisé à Chicago. Pourquoi être allés si loin pour ces étapes à l'élaboration de votre album ?

Thomas : "Avec la magie des internets, on est pas vraiment allé très loin en fait. On fait de la musique ensemble avant tout pour se faire plaisir. « Travailler » avec des gens qui nous font rêver fait partie de la même démarche. On a une petite liste de personnes avec qui on aimerait faire quelque chose un jour, et Andrew Schneider, qui a donc mixé notre album, en fait partie car il a enregistré des tas d'albums que l'on écoute tous et très souvent (pour n'en citer qu'un, l'album « Visqueen » de Unsane !), et presque à chaque fois le résultat est incroyable donc ça a été lui cette fois !

Pour le mastering, c'est Andrew qui nous a proposé le nom de Carl Saff car il avait fait pas mal de trucs avec lui, on lui a fait confiance et on a bien fait !
Mais on a encore une belle liste de personnes avec qui on aimerait bosser !"

mC : Avez-vous l'intention de faire une tournée ailleurs qu’en France et en Europe ? 

Thomas : "On pas mal de dates prévues pour les six prochains mois, notamment en France, qui malgré tout, reste un endroit très cool pour jouer, et une tournée de 10 jours en juin en Allemagne, Belgique, France, etc. Pas de tournée prévue pour le moment aux USA, mais c'est présent dans un coin de nos têtes...

En revanche, "Minor Noise" sortira en CD en Mars/Avril au Japon sur le label "Longlegslongarms", donc on a bon espoir d'aller y faire un tour, peut être en 2015..."

mC : Vous avez fait intervenir trois personnes extérieures au groupe telles que Fabrice Beley, Thomas Bitschene et Floriane Miny. Qui sont-elles ? Pourquoi elles ?


Pete : "Ce sont nos ami.e.s. Et faire de la musique ne se réduit pas à un groupe de gugusses qui triturent leurs instruments respectifs. Écrire des morceaux, enregistrer des disques, les sortir, organiser des concerts tout ça n'est possible que grâce au soutien de nos ami.e.s, qui, au delà de ça, nous rendent la vie plus agréable. Donc les inviter à chanter sur le disque, c'est très naturel. Ils et elles font partie du processus d'une manière ou d'une autre."

mC : Votre album se déclinera également en vinyl ? Y-aura-t-il un nouveau merchandising* ? 

Thomas : "Oui l'album sortira en vinyl sur plusieurs labels (vouhvoue, Impure Muzik, Slow Death, GPS Prod (CH), A Monster Tears, Dingleberry  Records (DE)), en CD sur vouhvoue (notre propre label), et donc en CD version japonaise sur Longlegslongarms. C'est l'occasion ici de parler un peu de la pochette de l'album, réalisée conjointement par Thomas Huot-Marchand et Quentin Coussirat, le premier s’étant occupé d' « habiller » et mettre en valeur la magnifique photo du deuxième ! Ces deux là sont bisontins, et à suivre !
On aura aussi bien sûr de nouvelles affiches, t-shirts et tout ce qui va avec..."

mC : Vous êtes plutôt discrets sur les réseaux sociaux et médiatiquement, pourtant vous avez un passif important avec beaucoup de succès. De nombreux groupes bisontins utilisent les réseaux sociaux pour faire la promotion de leur musique, leurs événements etc. Pourquoi êtes-vous si discrets ?


Hervé : "C'est marrant, c'est une remarque qu'on entend souvent... En effet je crois qu'on est tout simplement pas à l'aise avec ces outils, peut être même un peu méfiant. On en mesure bien sûr l'utilité et l’efficacité. Mais je crois qu'on préfère rester à l'écart de cette tornade virtuelle. Ce groupe est pour nous une affaire qui nous tient vraiment à cœur, pour laquelle nous travaillons énormément avec sans cesse le souci de faire bien les choses. Mais nous n'avons rien à gagner, rien à perdre, rien à conquérir. Faire de belles chansons et de bons concerts c'est bien le cœur de nos préoccupations. Alors on préfère prendre le temps de réfléchir et d’écrire sur nos activités au bon moment et avec les bons mots, plutôt que de courir après l'actualité. Nous avons un site internet (www.jackandthebeardedfishermen.org) que l'on s’efforce de faire vivre en le mettant à jour régulièrement. Toutes les informations nécessaires à la vie d'un groupe y sont réunies. Ça nous semble suffisant. On va bien réussir à vivre encore comme ça un moment."

Infos pratiques :

  • Release party* le vendredi 28 février 2014
  • La Rodia à Besançon
  • Location : 8 euros
  • Premières parties : You Witches et Robot Orchestra

*merchandising : produits dérivés (t-shirts, cd, dvd, vinyls, mugs...)

*release party : fête de sortie d'album

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Culture

Un Vésulien remporte le premier prix du public à l’exposition de peintures au Grand Kursaal de Besançon

Pharmacien depuis quatre ans et passionné d’arts, Quentin Caney se fait progressivement sa place dans le monde de la peinture. En 2023, il a remporté le premier prix de l’exposition de peintures et sculptures organisée par le Lions club au Grand Kursaal à Besançon. Un succès qu’il a renouvelé au mois d’octobre 2024.

Frac de Besançon : ”Étonner la catastrophe” ou la persévérance dans les oeuvres de cinq jeunes artistes

Du 17 novembre 2024 au 30 mars 2025, le Fonds régional d’art contemporain de Franche-Comté à Besançon propose une nouvelle exposition intitulée Etonner la catastrophe, un titre emprunté aux Misérables de Victor Hugo. Pour aborder ce thème, la directrice du Frac Sylvie Zavatta, a sélectionné cinq artistes issus de l’Institut supérieur des beaux-arts de Besançon… Visite.

Étonner la catastrophe, la nouvelle exposition du Frac à découvrir jusqu’au 30 mars 2025 !

Quoi de neuf ? • L’exposition Étonner la catastrophe, dont le titre est emprunté aux Misérables, rassemble cinq jeunes artistes : June Balthazard, Mégane Brauer, Mathilde Chavanne, Hippolyte Cupillard et Jordan Paillet qui tous ont fait leurs études à l’Institut supérieur des beaux-arts de Besançon (ISBA). Chacune et chacun, à sa façon embrasse de grands thèmes qui traversent l’œuvre de Victor Hugo. Ils évoquent ainsi, à travers leurs productions, l'enfance ou la jeunesse en proie à des questions actuelles d'ordre environnemental, sociétal et politique. Pour chacun des artistes qui composent cette exposition, il est proposé un dialogue avec une œuvre d’un autre artiste figurant dans la collection du Frac.

Une écrivaine bisontine publie son 4e ouvrage

Écrivaine bisontine originaire des Fins, Aurore Mamet vient de publier "Caracole" son 4e livre aux éditions L'Atelier des Noyers. Après un thriller, un récit d’aventure et un reportage photographique, l’écrivaine s’attelle cette fois à la poésie avec ce recueil de poèmes paru en septembre 2024.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 17.78
couvert
le 25/11 à 09h00
Vent
7.15 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
51 %