« En portant ce délai à 16 semaines d’aménorrhée (soit 14 semaines de gestation, NDLR), on augmente le recours à des manoeuvres chirurgicales qui peuvent être dangereuses pour les femmes et à une dilatation du col plus importante susceptible de provoquer des complications à long terme comme un accouchement prématuré », estime l’académie dans un communiqué.
Pour l'instance de conseil des pouvoirs publics, "cet allongement entraînera inéluctablement une augmentation significative des complications à court ou à long terme" et il ne correspond pas à l'attente des femmes, qui aspirent plutôt à une "prise en charge plus rapide" lorsqu'elles souhaitent avoir recours à une interruption de grossesse.
Aussi, l'Académie de médecine recommande aux autorités sanitaires "de maintenir le délai légal" actuel tout en "rendant plus accessibles et dans des délais moindres" les centres de santé qui prennent en charge des IVG.
Le texte adopté jeudi propose, outre l'allongement des délais légaux, de permettre aux sages-femmes de réaliser des IVG chirurgicales jusqu'à la 10e semaine de grossesse et de supprimer la clause de conscience spécifique à l'IVG pour les médecins, des demandes récurrentes d'associations féministes pour garantir "un égal accès à l'IVG" sur tout le territoire.
L'Académie de médecine "déconseille" également "le transfert de compétences aux sages-femmes pour la pratique des IVG chirurgicales quel qu'en soit le terme", "compte tenu de leur absence actuelle de qualification chirurgicale".
L'Ordre des médecins s'était de son côté opposé samedi à la suppression de la clause de conscience, estimant que "ni la disparition de la clause de conscience, ni l'allongement des délais légaux (...) ne permettront de répondre aux difficultés qui peuvent, aujourd'hui encore, se poser à nos concitoyennes souhaitant avoir recours à une IVG".
(AFP)