Ipad 21 : Notre-Dame Saint-Jean, l'enseignement du XXIe siècle

Publié le 10/07/2019 - 08:25
Mis à jour le 12/07/2019 - 15:20

Quand des élèves forment leurs profs • Les derniers résultats des examens sont tombés, les vacances scolaires ont démarré. Pour cette fin d’année scolaire, 170 enseignants, formateurs et personnels pédagogiques de l’institution Notre-Dame Saint-Jean de Besançon ont participé en milieu de semaine dernière au forum « pédagogie active et dynamique ». 80 ateliers pratiques ont été proposés autour des thématiques liées à la posture de l’enseignant vis-à-vis des élèves, des aménagements et des outils, notamment numériques.

Mercredi 3 juillet 2019. Des enseignants fourmillent dans les couloirs du lycée saint-jean à la recherche d'un des 80 ateliers proposés : Lexiclic, musique et mémorisation, Ed Puzzle, classe inversée, match d'argumentation, le travail en ilôts, relaxation et pédagogie, escape game, etc.

Dans une salle, Shérine et Chloé, élèves de 6e du collège Notre-Dame, vont aider des enseignants durant 15 minutes à prendre en main le logiciel Sharepoint qui simplifie le partage à distance des fichiers et des ressources auprès des élèves, notamment lorsqu'ils travaillent chez eux...

Un peu plus loin dans le couloir, Manon, Faustine et Victoria, élèves de 1re S, décryptent pour les profs intéressés, l'outil Framapad d'écriture collaborative utilisé par leur professeur de français durant l'année dans le cadre d'une lecture analytique. "Chaque groupe avait un rôle et une couleur pour pouvoir repérer le travail de chacun. Ça nous a appris à travailler en équipe et à comprendre le texte plus rapidement...

Au total, 13 élèves volontaires ont animé quelques ateliers pour apprendre à leurs enseignants à utiliser de nouveaux outils. L'approche peut paraître anecdotique, mais elle est symptomatique de la philosophie de la nouvelle volonté de faire évoluer les pratiques pédagogiques et didactiques au sein de l'institution Notre-Dame Saint-Jean qui regroupe quatre établissements : l'école et le lycée Saint-Jean ainsi que l'école et le collège Notre-Dame.

Le numérique au service de l'élève et de la pédagogie

Autour du projet baptisé "iPad 21", l'institution souhaite développer une pédagogie "active et dynamique" au sein de ses établissements, d'où ce forum pédagogique interne. Tous les élèves de 6e de Notre-Dame sont équipés d'un iPad qui les suit tout au long du collège. Il en va de même pour les élèves de seconde du lycée Saint-Jean tous dotés d'un ordinateur portable.

L'institution teste également depuis l'année dernière un nouveau type de mobiliers (table à roulettes, pouf, tables hautes) et devrait investir progressivement pour permettre une meilleure modularité des salles de classe qui sont équipées de projecteurs et d'Apple TV.

"Il n'y a pas qu'une seule manière de faire cours aujourd'hui..."

Guerric Chalnot

Guerric Chalnot, professeur d'histoire géographie, est également directeur adjoint en charge de l'innovation pédagogique au sein de l'institution.

Votre forum pédagogique à trait aux postures des enseignants face aux élèves. Pourquoi ce changement de posture est si important ?

Guerric Chalnot : "L'objectif  est de mettre les enseignants et élèves dans des postures qui nous semble être adaptées au monde du 21e siècle en tenant compte des compétences attendues dans le monde du travail : la collaboration, la créativité l'esprit critique, la résistance cognitive, etc. 

Je parle de postures au pluriel, car il n'ya pas une seule manière de faire cours. Il y a effectivement différentes postures à adopter pour une classe en fonction de l'horaire, de ce que l'on veut faire faire aux élèves, des compétences que l'ont veut travailler. En 2019, globalement, quand une regarde  une photo de classe c'est la même qu'en 1970. Ça a très peu évolué. Or aujourd'hui, les enseignants ne sont -  et ne peuvent plus -  être en cours frontal pendant une heure, et ce durant 28 heures par semaine pour les élèves".

Le rôle de l'enseignant a donc aussi évolué...

"Le professeur n'est plus l'unique détenteur du savoir qui se trouve presque partout et entre autres sur internet. L'enseignant est quelqu'un qui va permettre d'articuler des compétences autour du savoir et d'acquérir convenablement ce savoir, mais c'est aussi un coach, un exhausteur qui va permettre aux élèves de se révéler, d'acquérir des compétences transversales et en différenciant sa pédagogie selon les élèves ou le niveau de groupes d'élèves. 

Si on est uniquement dans la transmission du savoir, on passe en partie à côté de notre nouveau rôle. Grâce aux outils, aux méthodes et aux changements, l'enseignant n'est plus devant la classe, mais dans la classe : il tourne d'îlot en îlot, les élèves sont en situation de recherche et deviennent acteurs de leurs apprentissages. 

Par les outils, bien sûr, numériques notamment - iPad, applications, vidéoprojecteurs, etc. - l'objectif est de générer des dynamiques de transmission, de partage, de diffusion de remédiation et de différenciation pédagogique que l'on a pas traditionnellement. On va pouvoir par exemple à tout moment valoriser le travail d'un élève en le projetant et le remédiant dans une posture bienveillante.  

Il y a des taches qui étaient très chronophages auparavant et qui désormais peuvent être soulagées : je pense  à certaines corrections d'évaluation formatives. Grâce à l'outil, on va évaluer presque instantanément en allant plus loin : traitement des analyses,  courbes de progression, etc. On va pouvoir remédier finement sur un élève, voir les points problématiques, etc. On peut se focaliser sur l'essentiel : l'accompagnement".

Vous le disiez, la salle de classe a, quant à elle, peu évolué !

"Il faut prendre conscience que les espaces doivent aussi évoluer. On parle aujourd'hui de salles flexibles caméléons, de modularité, d'appropriation de l'espace, de mouvements.

Nous avons testé deux salles au lycée et deux au collège avec du mobilier différent et nous allons entreprendre une démarche d'acquisition du mobilier flexible avec des chaises et des tables à roulettes qui favorisent la modularité en plein cours. Il faut aussi accepté qu'un élève puisse tout aussi bien apprendre parfois assis par terre dans un pouf ou en mouvement...

On a des enseignants qui, sur un cours, vont s'adapter à deux, trois, quatre ou cinq dispositifs différents en fonction du besoin : un temps de travail en îlot où les élèves expérimentent, un temps de correction  où ils demandent aux élèves de se mettre par deux, ensuite un temps de remédiation tout seul face au professeur pour pouvoir poser le cours, etc."

Les enseignants sont-ils prêts et sont-ils tout simplement assez formés ?

"C'est tout l'objectif de ces journées. Cela nécessite en amont un travail spécifique, une prise de conscience et une analyse de sa pédagogie. Il ne faut pas se leurrer, il y a une hétérogénéité qui est là, avec différents degrés d'utilisation.

Mais, on ne souhaite pas toucher à l'essentiel : la liberté pédagogique. Cette notion est importante, car c'est l'enseignant lui-même qui doit s'adapter à son groupe classe. Lui imposer de l'extérieur une démarche, ce serait ignorer le fait que son groupe a des spécificités auquel il doit s'adapter en permanence.

Je ne souhaite pas être dans le prescriptif. On propose aux enseignants des démarches. À eux de se les approprier de les expérimenter ou pas. Durant l'année, nous proposons des cafés numériques, des permanences et 456 formations d'une heure en lien avec des conseillers techniques en pédagogie numérique.

Les enseignants s'y mettent, à leur rythme. Et cela va plus vite qu'on ne le pensait. Aujourd'hui, 80 % de nos enseignants sont dans cette démarche. Cela doit se faire en douceur. Dès qu'ils s'y sont mis, ils voient ensuite les bénéfices sur leurs pratiques et sur le groupe".

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Education

Pas de transport scolaire dans le Pays de Montbéliard ce vendredi matin

En raison des récentes chutes de neige et des nouvelles gelées annoncées pour ce vendredi 22 novembre 2024 dans le département du Doubs, le préfet Rémi Bastille a pris un arrêté afin de suspendre les transports scolaires ce vendredi matin dans le Pays de Montbéliard. 

L’association C’Possible recherche des bénévoles en Bourgogne-Franche-Comté

Dans le but d’accompagner les jeunes en lycée professionnelle dans la vie active, l’association met en place depuis 2008 des ateliers, du mentorat, organise des visites en entreprises… Elle lance ce mois de novembre 2024 un appel aux bénévoles, notamment sur les secteurs de Besançon, Dijon, Vesoul et Blanzy. 

Classement thématique de Shanghai : l’université de Franche-Comté parmi les 300 meilleurs établissements mondiaux

Après s’être dernièrement démarquée dans le prestigieux palmarès Times Higher Education 2025, l’université de Franche-Comté se distingue à nouveau en figurant dans le classement thématique de Shanghai, a-t-on appris mardi 12 novembre 2024.

Une convention pour encourager les jeunes à participer aux activités culturelles 

Vendredi 8 novembre 2024, la Ville de Besançon, la direction des services départementaux de l’éducation nationale (DSDEN) ainsi que la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Bourgogne-Franche-Comté ont concrétisé, par la signature d’une convention tripartite, leur engagement en faveur de l’Education Artistique et Culturelle (EAC) à Besançon.

Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire : des dispositifs pour combattre le fléau

La journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école se tient cette année ce jeudi 7 novembre 2024. Celle-ci vise à sensibiliser la communauté éducative aux enjeux du harcèlement entre élèves. Dans le cadre du programme PHARE mis en place par l’Éducation nationale, plusieurs initiatives sont mises en place dans les établissements scolaires comme un questionnaire d’auto-évaluation distribué à tous les élèves du CE2 à la terminale. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 15.84
nuageux
le 24/11 à 15h00
Vent
6.03 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
75 %