Internes, embauches, urgences… : quoi de neuf au CHU de Besançon ?

Le directeur du CHU de Besançon, Thierry Gamond-Rius a tenu une conférence de presse jeudi 29 août 2024. Nombre de lits, embauches, internes, évolution du bureau des entrées, campagne contre le sexisme et comportements violents… on fait le point sur la situation de l’hôpital bisontin qui compte aujourd’hui 7.300 salariés, dont 700 internes.

Thierry Gamond-Rius, directeur général du CHU de Besançon. © Alexane Alfaro

En préambule, le directeur du CHU de Besançon a déclaré que l’année 2023 était une année ”positive” avec 200 postes en plus ”pour remettre à niveau certaines équipes” et 200 postes supplémentaires en 2024, pour atteindre les 400 en deux ans. L’objectif d’ici 2026 est de ”pouvoir proposer une titularisation à toute personne dans un délai de 6 mois, y compris les contractuels qui seront accompagnés pour bénéficier de grilles indiciaires comme celles des titulaires”, a-t-il précisé, ”les emplois les moins bien rémunérés seront prioritaires et bénéficieront de mesures plus rapides, comme éviter les concours par exemple, dans une politique volontariste.”

Internes : un ”trou d’air” pendant un an 

Sur les 7.300 salariés de l’hôpital, 700 sont des internes. Suite à la réforme des études de médecine de cette année, de nombreux internes décident de redoubler en deuxième année craignant de ne pas pouvoir choisir la discipline qu’ils souhaitent. ”On n’a pas un nombre d’internes qui diminue, mais on a un phénomène de redoublement qui va se traduire par une quarantaine d’internes en moins dans le CHU pendant un an”, affirme Thierry Gamond-Rius. ”On va essayer de répartir la pénurie et surtout d’aider les équipes au mieux, et dans un an, on retrouvera ces 40 internes qui seront, pour le coup, en sur-effectif, donc c’est un trou d’air et ça génèrera des tensions pendant un an.”

Une réflexion en lien avec la médecine de ville pour désengorger les urgences

Malgré une mobilisation forte des équipes médicales cet été, les urgences du CHU de Besançon ont subi de fortes tensions, en particulier pendant les ponts et jours fériés lorsque la médecine de ville est en difficulté ou absente. Pour autant, le plan blanc n’a pas été déclenché comme ce fut le cas à l'hôpital Nord Franche-Comté.

On essaie de soutenir les équipes au mieux et surtout on a engagé une réflexion sur un projet médical autour des urgences, parce qu’on doit adapter les urgences aux prises en charge d’aujourd’hui, les locaux ont été conçus à la fin des années 90, donc ne sont plus adaptés aux prises en charge actuelles”, explique Thierry Gamond-Rius. Les professionnels réfléchissent également à travailler l’amont des urgences de l'hôpital avec la médecine de ville ”pour que les prises en charge aux urgences, notamment des personnes âgées, soient les moins fréquentes possibles, afin de privilégier des prises en charge programmées, notamment en gériatrie”, précise le directeur. En d’autres termes, dans le but de désengorger les services d’urgence, les seniors pourraient être pris en charge en temps et en heure, sans attendre la dernière minute, pour bénéficier de soin par les médecins de ville.

CHU de Besançon © Alexane Alfaro

Un bureau des entrées en évolution

”Mon rêve absolu est, un jour, de passer dans le hall sans voir ces sièges qui ressemblent à la Gare Montparnasse”, déclare Thierry Gamond-Rius lors de la conférence de presse sur l’état du bureau des entrées du CHU de Besançon. Une remarque qui lui est venue dès prise de fonction en février 2023. Cette partie de l’hôpital est bien souvent engorgée et certains patients peuvent devoir attendre un long moment avant de pouvoir passer à l’étape suivante. Le directeur de l’hôpital précise que certains visiteurs ont d'ailleurs pu perdre patience et s’en prendre au personnel administratif (une campagne de communication contre ce type d’agissement a été mise en place - lire paragraphe suivant). 

Pour limiter au maximum le temps d’attente à cet accueil, le CHU compte développer des procédures d’admission différentes et dans différents lieux comme par exemple relocaliser un bureau des entrées dans le bâtiment dédié à la cancérologie, ce qui représente 30% de l’activité du BDE, ou encore développer l’anticipation des procédures ”au maximum”. Des bornes seront également mises à disposition, ”mais je ne veux pas que ce soit la réponse à tout : tout le monde n’est pas à l’aise avec cet outil, il faut préserver l’accueil humain et physique. On ne les remplacera pas par des machines”, souligne le directeur.

À noter que le CHU perd des recettes lorsque des patients ne passent pas par le Bureau des entrées, comme nous l’explique Thierry Gamond-Rius dans notre interview en vidéo ci-contre.

CHU de Besançon © Alexane Alfaro

Une campagne contre les incivilités à l’hôpital

Suite à plusieurs actes d’incivilités constatés au sein du CHU de Besançon auprès du personnel hospitalier et administratif, une campagne de communication a été lancée récemment dans l’hôpital.

”Sur un ton humoristique, il s’agit de rappeler aux patients et aux visiteurs que s’ils sont agacés par des temps d’attente, c’est l’institution qui en est responsable et pas les professionnels qui les prennent en charge. Ils peuvent manifester leur mécontentement par écrit ou en demandant à rencontrer des cadres, mais ils ne doivent surtout pas s’en prendre aux professionnels qui font le maximum. C’est rare, mais même si c’est rare, c’est trop”, commente Thierry Gamond-Rius.

Par ailleurs, que ce soit par des visiteurs ou des collègues, des victimes de sexisme, de harcèlement ou ”tout comportement inadapté”, qu’elles soient professionnelles de santé ou visiteurs, ont désormais la possibilité de dénoncer ces agissements en interne. ”L’idée est simple : c’est zéro tolérance”, assure le directeur du CHU.

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Les chiffres clés du CHU de Besançon en 2023 :

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