Le concept est né il y a 18 mois dans un restaurant d'altitude: Yann d'Ascoli, ancien directeur de la communication d'Isère Tourisme, lit un article sur le crétinisme goitreux qui fut endémique dans les vallées alpines, tout en buvant un café auquel manquait, à son goût, une mignardise. "Ca a fait +eurêka+", raconte l'énergique quadragénaire. Il appelle son compère restaurateur Laurent Gras, qui lisait le même article à Val d'Isère (Savoie).
- Quatre jours plus tard, Laurent aligne devant Yann des petits biscuits sablés. Cinq recettes seront retenues: Chartreuse, génépi-chocolat, praline, miel-chocolat et noix caramélisées. Tous les ingrédients viennent de la région, sauf le chocolat.
Un premier test est réalisé au marché de Noël de Grenoble et plus de 2.000 paquets sont vendus. Les statuts de la société sont déposés le 27 juillet. Yann détient 36% de son capital, Laurent 34% et deux autres amis 15% chacun. "On entre par l'alimentaire pour s'ancrer dans le territoire et le biscuit apporte une caution qualitative", estime Laurent.
Comme l'implantation régionale: la biscuiterie est à Saint-Geoir-en-Valdaine (Isère), au pied de la Chartreuse. Après les sucrés, des sablés salés vont sortir à la rentrée, avec recettes "tartiflette" et "fondue". Des soupes, produites à Gilly-sur-Isère (Savoie), viendront élargir la gamme.
Mais pour devenir "une carte de visite", il fallait un logo. "On a pris le contrepied du débile à goitre: un petit gavroche montagnard au look de colporteur alpin", raconte Laurent.
La stratégie de développement est de cibler le touriste, sur son lieu de villégiature, en s'inspirant d'une fierté régionaliste en vogue ailleurs. "En Bretagne, personne ne repart sans un autocollant ou un objet avec une (coiffe) bigouden", explique Laurent Gras. Pour l'instant, 67 points de ventes distribuent leurs biscuits dans les quatre départements alpins.
(AFP)