Insee : un quart des néo-bacheliers quittent la Bourgogne Franche-Comté pour poursuivre leurs études

Selon la dernière étude menée et publiée par l’Insee Bourgogne Franche-Comté jeudi 9 janvier 2025, un quart des jeunes qui obtiennent leur baccalauréat quittent la région pour continuer leurs études.

Archives © Hélène Loget

Sur les 16.900 néo-bacheliers de Bourgogne-Franche-Comté en 2022, 4.250 sortants acceptent une proposition d’admission sur Parcoursup en dehors de la région. Dans le même temps, 2 830 néo-bacheliers venus d’ailleurs, les entrants, acceptent une proposition d’admission dans la région. À l’issue des admissions dans le supérieur, la région compte ainsi 11 % de néo-bacheliers de moins. Elle est la 3e région de France métropolitaine à perdre relativement le plus de néo-bacheliers, derrière Centre-Val-de-Loire et la Corse. Cependant, ces poursuites d’études hors région ne se traduisent pas systématiquement par un déménagement, notamment pour les étudiants résidant en limite de région.

Bien que la plupart des jeunes de 18 à 24 ans restent étudier dans la région, les mouvements d’étudiants pèsent sur la démographie. Les 18-24 ans ont davantage tendance à quitter la Bourgogne-Franche-Comté qu’à venir s’y installer. Le constat est inverse pour les générations plus âgées. Ces mouvements participent au vieillissement de la population régionale, et à la dégradation du solde naturel du fait de la baisse du nombre de femmes en âge de procréer.

La région perd près de 2.000 jeunes chaque année, dont un tiers âgés de 18 ans, âge charnière où beaucoup entrent dans l’enseignement supérieur.

Les sortants, plus souvent issus de classes sociales aisées ou titulaires d’une mention

Les titulaires de baccalauréats généraux représentent la majorité des sorties mais aussi des entrées sur le territoire, avec 3 150 sortants pour 1 800 entrants. Pour les titulaires d’un baccalauréat technologique ou professionnel, les entrées et sorties se compensent. Les personnes les plus mobiles sont celles dont l’origine sociale est la plus aisée, et celles ayant eu les meilleurs résultats au baccalauréat.

Les étudiants d’origine sociale très favorisée représentent 45 % des sortants de la région, pour 30 % de l’ensemble des néo-bacheliers. Ils ont, a priori, davantage de moyens financiers leur permettant de faire face à des éventuels frais de déménagement ou de déplacements. Ils peuvent également s’acquitter de frais d’inscription importants. Ils ont aussi plus souvent obtenu une mention. Quant aux plus modestes, un taux minimum d’élèves boursiers leur favorise l’accès aux formations de l’enseignement supérieur.

Quelle que soit leur origine sociale, les étudiants ayant obtenu une mention élevée partent également plus souvent de la région que les autres. Parmi ceux ayant obtenu la mention très bien, 43 % acceptent une proposition en dehors de la région. C’est 31 % pour la France de province. Pour ceux ayant eu les félicitations du jury, le taux de sortants atteint 62 %, contre 46 % en France de province. Ces taux sont comparables à ceux de la région Centre-Val de Loire, qui bénéficie pourtant d’une plus grande proximité avec la région parisienne.

Un sortant sur cinq poursuit ses études dans l’agglomération lyonnaise

Plus d’un sortant de la région sur trois est admis en Auvergne-Rhône-Alpes. Parmi eux, plus de la moitié, issue de toute la région, choisit la zone lyonnaise. Un quart des sortants part étudier dans le Grand Est mais de façon plus dispersée, dans des agglomérations comme Strasbourg, Nancy, Troyes ou Mulhouse. Enfin, 15 % se dirigent vers l’Île-de-France, en grande majorité sur Paris.

Les néo-bacheliers qui résident aux franges de la région (Sénonais, Nivernais, Mâconnais, etc.) sortent plus souvent de Bourgogne-Franche-Comté. Ils privilégient bien souvent la proximité géographique en choisissant une formation dans une région limitrophe. Ainsi, un tiers des néo-bacheliers des zones d’emploi de Mâcon et du Charolais acceptent une proposition d’admission en Auvergne-Rhône-Alpes. Les néo-bacheliers originaires des zones de Nevers et Cosne-Cours-sur-Loire poursuivent leurs études sur Clermont-Ferrand et Bourges, tandis que ceux de Sens se dirigent vers Paris ou Troyes. 30 % des sortants sont originaires de l’une de ces cinq zones. À l’inverse, la région accueille quelques néo-bacheliers des franges du Grand Est, notamment depuis Chaumont vers Dijon et depuis Mulhouse pour Belfort.

Lorsqu’ils sortent de la région, les néo-bacheliers d’origine sociale très favorisée et ceux ayant obtenu les meilleures mentions se dirigent plus volontiers vers Lyon et Paris, notamment pour des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) réputées ou des formations d’écoles d’ingénieurs. Les autres optent plus pour des brevets de techniciens supérieurs (BTS) ou des bachelors universitaires de technologie (BUT). Pour cela, ils choisissent des zones d’emploi limitrophes, ne nécessitant pas forcément de déménagement ou de coûts de transports trop onéreux.

Dijon et Besançon concentrent les deux tiers de l’offre de formation

Avec 65 % des capacités d’accueil, les zones de Dijon et Besançon concentrent l’offre de formation régionale avec une large diversité d’enseignements (figure 3). Ces deux pôles génèrent un nombre d’étudiants propice à garantir un volume de formations suffisant pour offrir des postes permanents d’enseignant et assurer la rentabilité des gros investissements nécessaires au fonctionnement des établissements d’enseignement. Or, Dijon et Besançon sont relativement proches alors que la région est vaste. L’offre de formation est beaucoup plus restreinte ailleurs dans la région, essentiellement des BTS ou BUT et des pôles intermédiaires, comme les campus d’Auxerre, Le Creusot, Nevers et l’université de technologie de Belfort Montbéliard (UTBM). Dans les territoires éloignés, les néo-bacheliers peuvent trouver la formation souhaitée dans un environnement plus proche, mais en dehors de la région.

Au total, la Bourgogne-Franche-Comté propose plus de 500 formations et peut accueillir près de 25 000 étudiants. Cette capacité est supérieure aux 21 900 candidats ayant accepté une proposition d’admission sur Parcoursup, dont 5 000 candidats en réorientation ou en reprise d’études.

La Bourgogne-Franche-Comté est l’une des régions se distinguant le plus des tendances nationales en termes d’offre, avec davantage de places en BTS/BUT et moins de places en licences.

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