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Lors d'une conférence de presse jeudi 9 novembre 2017, la procureure de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot, a dévoilé plusieurs détails de l'enquête. Elle a indiqué que "l'interpellation de l'auteur du meurtre a été permise grâce à une collaboration Franco-suisse exemplaire." Des recherches ont été menées sur pas moins de 1 330 personnes signalées disparues.
Un an d'enquête et une étroite coopération entre la France et la Suisse ont semble-t-il permis de résoudre le mystère autour de la découverte en décembre 2016 du cadavre d'une jeune femme défigurée par les coups, dans une forêt de l'est de la France, et d'interpeller son meurtrier présumé.
A propos de la jeune femme
La victime est une jeune ressortissante roumaine âgée de 18 ans. Elle a pu être formellement identifiée, 10 mois après sa mort, grâce au recoupement de son ADN et de celui de sa mère, retrouvée en Roumanie.
Une carte d'identité roumaine a été trouvée sur le territoire suisse, en ras campagne à Sullens par une promeneuse début décembre 2016. La victime avait 18 ans au moment des faits. "Certains éléments peuvent laisser penser qu'il s'agit de prostitution" selon la procureure. De l'ADN a été prélevé de la maman de la jeune femme pour permettre l'identification du corps.
"L'ADN de la victime correspondait avec celui de la disparue", a expliqué le commandant de la section de recherches de la gendarmerie de Besançon, Pascal Péresse. Les enquêteurs ont ensuite établi que la jeune femme avait disparu entre le 29 et le 30 novembre 2016.
Le suspect conteste "catégoriquement" les faits
Puis une enquête menée des deux côtés de la frontière a permis de retrouver la trace d'un homme, qui a été interpellé mardi. Son ADN correspond à celui trouvé sur la victime et sur le lieu de la découverte du cadavre, a précisé Pascal Péresse.
Le suspect, un homme originaire du Doubs et travailleur frontalier âgé de 30 ans conteste "catégoriquement" le meurtre. "Il aura probablement des explications à donner par la suite sur les éléments matériels du dossier", a indiqué à l'AFP son avocate, Me Emmanuelle Huot, ajoutant que son client "n'avait pas reconnu" la victime lorsqu'on lui avait présenté sa photo.
Une identification difficile
La jeune femme avait été défigurée par les coups. Personne n'avait signalé sa disparition et les enquêteurs disposaient de très peu d'éléments à son sujet, a souligné Pascal Péresse.
Le corps dénudé avait été découvert par des bucherons le 15 décembre 2016 dans la forêt de Le Franois (Jura), près de la frontière suisse. Le cadavre présentait 26 coups de couteau plus ou moins appuyés au niveau du flanc et des cervicales gauches, dont aucun n'a été mortel. Le décès a été causé par de multiples coups portés au visage.
Pour tenter d'identifier la victime, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a effectué une reconstitution faciale de la jeune femme afin d'établir son portrait-robot en 3D dévoilé le 11 janvier 2017. Un appel à témoins a pu être diffusé très largement en Europe.
En parallèle, les gendarmes de la section de recherches de Besançon ont repris un par un les quelque 1.300 signalements de personnes disparues en France pour tenter de l'identifier. Mais pendant de longs mois, ni famille, ni amis, ni aucune connaissance n'ont signalé la disparition de cette jeune femme. Son identité est restée un mystère jusqu'à la réunion avec les enquêteurs suisses.
(Avec AFP)