Le 31 décembre au matin, quatre malfaiteurs armés avaient mis le feu à une voiture volée, stationnée dans l'enceinte de la fourrière municipale. Les flammes s'étaient propagées à plusieurs dizaines d'autres voitures, nécessitant l'intervention d'une quarantaine de pompiers. Près de 160 véhicules avaient été détruits.
L'Intermarché situé à proximité avait dû être évacué à cause des fumées. Près d'un million d'euros de marchandises avaient été rendues impropres à la consommation et 50 personnes avaient été mises au chômage technique.
L'instruction est parvenue à son terme mais un renvoi devant le tribunal correctionnel
"Le magistrat instructeur a considéré que les investigations étaient terminées. Il a demandé au procureur quel était son avis. J'ai donc adressé un réquisitoire définitif ce lundi faisant la synthèse de tous les éléments. À la lumière de cette dernière, il a été décidé de renvoyer l'ensemble des mis en examen devant le tribunal correctionnel", affirme le procureur ce mardi.
Au cours de l'enquête, pas moins de sept personnes, originaires de Besançon et un de Dole, âgées de 20 à 28 ans, ont été mises en examen. Trois personnes ont été placées en détention provisoire et trois sous contrôle judiciaire. Un suspect n'a jamais été présenté, il est soupçonné d'être en fuite à l'étranger. Un mandat d'arrêt a été émis contre lui. "Ce dernier apparait comme étant le donneur d'ordre, l'instigateur des ordres donnés aux malfaiteurs qui ont commis les faits".
Au total, cinq auteurs probables ont été identifiés pour l'incendie de la fourrière. Parmi eux, deux suspects attestent, trois autres contestent avoir participer à l'incendie (deux d'entres eux ont été vus le 28 décembre en train d'acheter une arme à feu. Ils contestent toutefois avoir un lien avec le feu).
Le Parquet de Besançon demande un renvoi pour "tentative de destruction par incendie", "destruction par incendie" et "association de malfaiteurs" : "Aujourd'hui, nous avons trois dossiers qui s'imbriquent. Nous avons ce dossier, un autre dossier qui porte sur la totalité des tirs constatés sur le quartier de Planoise entre novembre 2019 et mars 2020 puis un dossier sur le fait que ces tirs sont le produit direct des conflits entre deux réseaux de produits stupéfiants", explique Etienne Manteaux.
- Le procureur a affirmé que le dossier pourrait être clôturé fin 2021-début 2022. Le procès devrait se dérouler dans "les plus brefs délais" après la décision du juge d'instruction. Etienne Manteaux a déclaré que la vidéo-protection avait permis d'élucider en partie l'enquête.
La voiture visée par les malfaiteurs était une BMW volée dans le Haut-Rhin. Elle avait été retrouvée par la police et placée en fourrière, alors que les enquêteurs ignoraient encore qu'elle avait servi lors d'un épisode de tirs à l'arme lourde quelques jours auparavant. Les malfaiteurs ont sans doute cherché à détruire l'ADN présent dans la voiture, selon le procureur.
Outre l'assassinat d'un mécanicien de 22 ans, victime collatérale, les règlements de compte dans le quartier Planoise avaient fait une douzaine de blessés, âgés de 14 ans à 31 ans.
Le suspect en fuite à l'étranger dans l'affaire de l'incendie de la fourrière est également soupçonné par la police judiciaire de Besançon, en charge de l'enquête, d'être l'un des principaux donneurs d'ordre du clan à l'origine de cet assassinat.
- Propos recueillis par Hélène Loget avec AFP