Commencée fin août, Nacle a réalisé cette fresque de 50 mètres de largeur sur 8 mètres de hauteur en près de trois semaines en travaillant 8 à 10 heures par jour.
La fresque a été imaginée en hommage aux personnels du CHU. "Bien-sûr les soignants, qui sont les premiers auxquels on pense, mais aussi les administrateurs, le service technique, etc. Tous ceux qui rendent possible le bon fonctionnement de l’hôpital", précise Nacle. Sans oublier les patients : "cette fresque est aussi dédiée à tous ceux amenés à y passer un jour. Pour les naissances, les bobos, les décès… On est tous concernés par l’hôpital au final." D’où sa volonté "d’égayer le quotidien de tous ces gens avec de la couleur, un peu de gaieté et de culture, à la place d’un grand mur blanc", évoque Nacle.
"Cette fresque représente toute l'admiration que nous vous portons" a déclaré la directrice du CHU Chantal Carroger aux soignants présents lors de l'inauguration et d'ajouter à notre micro "Je le pense sincèrement, ça a été difficile pour tous, tout le monde a eu un engagement dans cette crise qui a duré (...)" - écouter la suite dans notre vidéo en début d'article
Des mains et des couleurs
La fresque est composée de mains en élément central. Des mains très réalistes en noir et blanc, un design "qui me caractérise pas mal", s'amuse l'artiste. Ces mains représentent celles du personnel hospitalier. L’une tient un scalpel, l’autre une seringue et une autre, une souris d’ordinateur. "Pour penser à tout le monde", sourit-il.
Plus loin, une main âgée tiendra une main d’enfant. A côté, une autre se tend dans un geste d’aide, façon Michel-Ange. "La main, ça parle naturellement aux gens. Évidemment, chacun interprète comme il veut", assure Nacle.
Tout autour de ces mains, l’univers du graff s’anime : tags, lettrages, trame de photoshop, peintures métalliques dorées et argentées… "Des clins d’œil à la culture graffitis pure", dont Nacle est l’un des représentants locaux.
La plus grande fresque de l'artiste
Nacle, c’est l’un des grands noms du street-art en ville. Nombreux sont les Bisontins qui ont été marqués par ses portraits réalistes en noir et blanc dans les ruines de la Rhodiacéta, ou par ses fresques dans plusieurs quartiers de la ville – comme le Hulk sur le boulevard près de Maty, ou sa récente fresque à proximité du FRAC.
Peu étonnant donc que son nom soit apparu dans la tête d’Aline Chassagne, adjointe chargée de la culture à la mairie de Besançon, lorsqu’un projet de fresque au CHU a émergé. Une initiative que Nacle a tout de suite apprécié.
"J’avais déjà repéré ce grand mur, visible depuis la route et le tramway", dit-il en désignant les murs qui contournent l’héliport du CHRU, à quelques mètres des rails du tram. Ces murs servent désormais de canva à l’artiste, qui y peint la plus grande fresque qu’il ait jamais produite – près de 50 mètres de largeur sur 8 en hauteur.