En novembre 2023, un collectif national "stop aux démolitions A.N.R.U" a été créé. Le 7 février prochain, jour du 20e anniversaire du A.N.R.U (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) une mobilisation se tiendra à Paris. Une douzaine de personnes du CNL de Besançon y participeront.
S’en est trop pour Michel Boutonnet qui nous décrit une situation alarmante sur l’état sanitaire de l’immeuble rue de Champagne à Planoise. Depuis le mois d’avril 2023, les logements n’ont pas cessé de se vider, laissant derrière eux, des appartements sans occupants… et sans porte… "Habituellement, lorsque l’on veut démolir un immeuble et qu’un appartement est vide, on le ferme hermétiquement, avec une plaque d’acier ou une porte blindée. Là, les portes d’entrée des appartements ont été démolies. Ces derniers sont donc ouverts à tous les vents", s’insurge Michel en précisant que la situation a été dénoncée depuis avril 2023 lors d’une réunion publique des locataires, dont la presse s’était fait écho.
Des appartements laissés ouverts à l’abandon
Pour le membre de la CNL, la situation est grave : "Au début (NDLR : avril 2023 lorsque 83 logements étaient encore occupés sur 180) , on voyait des promeneurs dans l’immeuble, après on a vu des enfants puis des squatteurs. Certains sont venus pour récupérer des tuyaux, des câbles. Cela a même créé des inondations avec des appartements se trouvant en dessous", explique-t-il en poursuivant : "Certains ont ensuite eu peur que des tuyaux de gaz soient coupés. Un jour, les habitants sont rentrés chez eux et quand ils ont voulu faire à manger, se sont rendus compte qu'on leur avait coupé… Après, ça a été au tour des dealers de venir dans les appartements vacants…" Le tout agrémenté de "rats et de blattes"…
Une démolition, un "déracinement"
En plus de tous ces problèmes, Michel Boutonnet précise que les habitants ont été informés de la démolition de leur immeuble dans une lettre envoyée à leur domicile. Prévu au deuxième semestre 2024, la démolition de l’immeuble qui entre dans la mise en oeuvre du N.P.N.R.U (nouveau programme national de renouvellement urbain) de la Ville de Besançon.
Une décision qui n’est pas la bonne pour le CNL qui souhaiterait plutôt une "réhabilitation" de l’immeuble : "En pleine crise du logement, climatique, économique, qu’est-ce que ça veut dire de démolir 1.200 logements sociaux à Planoise ?", questionne Michel Boutonnet qui s’insurge que les gens soient "déracinés, notamment les personnes âgées".
L’objectif pour le CNL est de demander "un moratoire immédiat sur toutes les démolitions" tant qu’il n’y a pas de "péril structurel".
Une audience le 13 février 2024 au tribunal de Besançon
Le CNL de Besançon assure que les différents acteurs concernés par l’immeuble ont été au courant des faits cités ci-dessus. "Nous leur avons écrit une lettre aux alentours du 10 mai avec recommandé et accusé de réception. Nous n’avons eu aucune réponse. Un mois plus tard, nous avons envoyé une mise en demeure aux HLM. Sauf qu’avant de la recevoir, ils avaient voulu venir à notre rencontre. Lorsqu’ils l’ont reçu, ils ont annulé la proposition. C’est pourquoi, nous les avons assignés en justice", nous explique-t-on. L’audience est prévue le 13 février…