Ils veulent se faire entendre…

Les orthophonistes de Franche-Comté ont manifesté ce vendredi 24 juin 2016 de 8h30 à 12h30 devant les locaux de la faculté de médecine de Besançon. Ils dénoncent un manque de valorisation  de leur profession.

©

Les orthophonistes de Franche-Comté étaient descendus récemment dans la rue le 3 juin 2016 à Paris pour une manifestation nationale pour dénoncer le manque de valorisation de leur profession. Ce vendredi 24 juin 2016, sur les 200 professionnels que compte le territoire comtois, 40 ont répondu présents. Ils ont décidé de se rendre à la faculté de médecine, là où des nombreux jeunes passent les concours pour devenir orthophonistes. Les professionnels de la gorge ont choisi de les informer sur la situation actuelle entre manque de valorisation salariale et problématique de fonctionnement.

Une bataille de longue haleine

Le métier d’orthophoniste a obtenu un statut légal il y a plus de 50 mais depuis les années 80, la profession manifeste pour obtenir une valorisation du diplôme. Après des protestations répétées, ils ont enfin vu leur qualification passée de bac + 2 à bac + 5 ans en 2013. Pour autant, le salaire instauré dans la fonction publique est calculé à partir de bac + 2. Pour Anne Julien, présidente du syndicat des orthophonistes de Franche-Comté "la question n’est pas uniquement financière mais elle est aussi liée à une reconnaissance des compétences".

"Le malade en pâtit"

Du fait de cette rémunération faible, de moins en moins de jeunes veulent exercer le métier d’orthophonistes et les patients manquent de professionnels à leur chevet. Par exemple nous indique Anne Julien, "une orthophoniste qui exerce en Haute-Saône doit se rendre sur trois sites, Vesoul, Lure et Luxueil et parfois n’est présente qu’une seule journée ; pour des patients qui ont des troubles de la déglutition par exemple, elle ne peut pas réaliser un suivi adéquat, et c’est l’offre de soin, donc le malade qui en pâtit".  Aujourd’hui il y a 900 orthophonistes en France alors qu’il existe 5 millions d’agents hospitaliers, c’est une profession qui est "noyée" dans la mare des professionnels de santé.

Pas de stage pour les élèves

"Les orthophonistes en profession libéral croulent sous les rendez-vous aujourd’hui" affirme Anne Julien, présidente du syndicat des orthophonistes de Franche-Comté.  Les salariés de l’hôpital sont peu rémunérés donc ils optent pour un régime différent. Dans les établissements de santé, on voit de moins en moins d’orthophonistes donc il est plus difficiles pour les étudiants de réaliser des stages. "Les jeunes inscrits en formation ont obligation de faire du "terrain" à l’hôpital seulement, ils ne trouvent bientôt plus de maitre de stage et cela pose problème à la profession", conclue Anne Julien. Les étudiants risquentt donc de perdre ou ne pas acquérir certaines connaissances nécessaires à la pratique.

Le ministère de la santé à opter pour une valorisation salariale de bac +3, ce qui ne convient toujours pas aux professionels, des protestations devraient voir de nouveau le jour. 

Quitter la version mobile