Ils découvrent un “trésor” gaulois lors de fouilles illégales et sont convoqués devant le tribunal

Huit personnes, soupçonnées d’avoir participé à des fouilles archéologiques illégales au cours desquelles a été mis au jour un
« trésor » constitué de 2.000 pièces gauloises, sont convoquées le 17 avril 2015 devant le tribunal correctionnel de Dijon.

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L'enquête a débuté fin 2013 après un signalement de la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) concernant des échanges sur Facebook où "des personnes qui réalisaient des fouilles archéologiques interdites" se mettaient en relation avec d'autres afin d'arranger "des transactions sur les biens archéologiques trouvés", a déclaré le procureur de Dijon, Marie-Christine Tarrare lors d'une conférence de presse.

Les investigations, menées par la Section de recherches (SR) de Dijon et l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), ont conduit à l'interpellation le 10 mars de six suspects dans toute la France. Agés de 25 à 50 ans, ces hommes de professions diverses - marbrier, brocanteur, boucher,...- et pour la plupart inconnus des services de police, ont reconnu les faits, selon le procureur.

Un trésor d'une valeur inestimable

Au cours des perquisitions, du matériel de détection de métaux, dont l'un était camouflé par de l'herbe synthétique, et "quelques monnaies" ont été saisis. Ils devront répondre le 17 avril devant le tribunal des faits de "fouilles clandestines" et de "vol de mobilier archéologique". Ils encourent jusqu'à sept ans d'emprisonnement. "C'est un monde de passionnés mais où rapidement, il est question d'argent", a précisé le lieutenant-colonel Dominique Lambert, commandant de la SR de Dijon.

Mais, un coup de théâtre est intervenu dans l'enquête quand un des suspects révélera en garde à vue avoir découvert en 2012 dans un champ à Laignes (Côte-d'Or) "environ 2.000 pièces en argent de monnaie gauloise", qui avaient été revendues à un acheteur. Ce dernier, ainsi qu'un intermédiaire, ont été à leur tour interpellés et convoqués à l'audience du 17 avril pour "recel". Selon le colonel Ludovic Ehrhart, chef de l'OCBC, il n'est "pas fréquent de trouver un trésor de cette qualité et de cette quantité". "C'est assez inestimable", a-t-il ajouté, évaluant ces pièces à "plusieurs centaines de milliers d'euros".

"Une frappe de César pour récompenser les mercenaires gaulois"

Chef du service régional d'archéologie, Michel Prestreau a déploré que les utilisateurs de "+poêles à frire+ (détecteurs de métaux, NDLR) détruisent un patrimoine". Ce trésor correspond à une "émission exceptionnelle de pièces en argent", tandis que les Gaulois utilisaient souvent du bronze pour leur monnaie, a-t-il dit. "Cela pourrait correspondre à une frappe de César pour récompenser les mercenaires gaulois qui l'ont aidé durant le siège d'Alésia", a supposé M. Prestreau.

(Source : AFP)
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