Ludovic Cottez comparaissait depuis mercredi devant la cour d'assises du Doubs pour "violences volontaires ayant entraîné la mort" de sa mère, sans intention de la donner, et "violences" sur son père handicapé. Régulièrement hospitalisé pour des problèmes psychiatriques depuis 2006 et déjà condamné pour des faits de violence, Ludovic Cottez a reconnu devant la cour avoir frappé sa mère, expliquant qu'il avait eu "peur que ses cris alertent les voisins et la police".
"C'est la chronique d'une mort annoncée", a estimé l'avocate générale avant de requérir 12 ans de réclusion criminelle, dont 8 ans de peine de sûreté pour "faire comprendre à Ludovic Cottez qu'on ne peut pas frapper sa mère". Elle a souligné le "fonctionnement pathogène de cette famille", qui a "mis en échec toutes les procédures des services sociaux" et au "père éminemment violent et alcoolique".
Le matin du 11 septembre 2011, au domicile familial à Montbéliard, le jeune homme avait battu son père, comme à son habitude, en le frappant avec un balai. Sa mère aurait alors tenté d'alerter les secours, ce qui l'avait fait redoubler de colère et retourner sa fureur contre elle. Les coups de poing assénés à cette femme de 59 ans placée sous tutelle et allongée dans un lit médicalisé depuis plusieurs années, alors que l'accusé portait des bagues en métal, ont provoqué une hémorragie cérébrale fatale à la victime, décédée à l'hôpital des suites de ses blessures le lendemain.
"J'aimais ma mère et je regrette beaucoup", a dit l'accusé avant que les jurés ne se retirent pour délibérer. Selon son avocate Me Fabienne Roma, qui souligne le "parcours douloureux" de son client "dans un huis clos familial où les coups pleuvent, où les coups deviennent des paroles", Ludovic Cottez "n'avait pas la volonté de tuer sa mère. Il l'aimait, ils étaient fusionnels". Et l'avocate de déplorer "un fils formaté dans la violence" dans une famille, qui "est une terre meurtrière parce que le père est violent et tout puissant".
La famille était suivie par les services sociaux depuis de nombreuses années et la police était intervenue à 47 reprises chez elle pour des différends familiaux.
(source : AFP)