Jean-Louis Bardon, 52 ans, a assuré tout au long de son procès n’avoir donné qu’une seule « claque » à Alberte Lechine, avant de l’abandonnée dans un bois près de Villers-le-Lac par un glacial jour de décembre 2010.
Mais l’autopsie pratiquée sur le corps de la victime, retrouvée morte, recroquevillée dans le froid, atteste de trois coups portés au crâne.
Pour Me Mordefroy, avocat de la famille, si les coups ne sont pas directement mortels, ils sont à l'origine d'un processus fatal. Ils ont entraîné une perte de connaissance « même partielle » et annihiler les « réflexes naturels » de la victime qui avait un taux d'alcoolémie de 2,36 grammes.
« Ce qui est abject c'est de la laisser seule dans ce bois dans cet état», a déclaré l’avocat. Livrée à ses vomissements la malheureuse a fini par s'étouffer, succombant dans la forêt.
Au sujet du mobile, l’avocate générale avance que « selon toute vraisemblance, la victime venait de découvrir » que l'homme se servait sur sont compte en banque.
La magistrate estime qu’il est le seul coupable, des coups mortels, du vol et de l'escroquerie, avant de requérir 6 à 8 ans de prison.
Mais selon l’un des avocats de la défense Me Schwerodorffer, « on a écarté toutes les autres pistes car on avait en Bardon un coupable idéal ». Pour appuyer son propos, il déroule méticuleusement d'autres hypothèses, comme celle de cette trace d'ADN retrouvée sur la victime et qui pourrait être celle d'un rôdeur qui l'a croisée après le départ de l’accusé.
L'autre défenseur, Me Pichoff, s'attache à démonter les éléments à charge contre son client. Violent, dit on ? « Il n'a frappé qu'une fois son ex femme en 14 ans de vie commune. En outre il n'y a jamais eu la moindre violence de sa part contre Alberte », le technicien en investigations criminelles n'a d’ailleurs pas retrouvé l'ombre d'une trace de sang dans le véhicule.
Les avocats de la défense ont demandé l’acquittement pour les coups mortels, sans toutefois parvenir à convaincre des jurés qui s'accordent sur sa culpabilité de l'accusé pour l'ensemble des faits et lui infligent 8 ans de prison.