Plus d’une soixantaine de personnes, parapluie à la main, est venue rendre hommage aux morts pour la France en Indochine mardi 8 juin au parc de Glacis devant le Monument aux morts de Besançon. Les corps de chasse, les trompettes et la pluie résonnaient tristement dans le cœur des participants. Des anciens d’Indochine, des veuves et des amis de soldats partis tôt vite, sont venus rentre hommage à leurs compagnons tombés lors de cette guerre entre 1946 et 1954.
La parole fut donnée aux associations en la personne de Claude Jacquot, président des anciens et amis d’Indochine à Besançon. 50 sont morts pendant cette bataille, les larmes lui montent à la lecture de son texte. Il se rappelle ses amis. Lui-même était en Cochinchine, parti à l’âge de 19 ans : le début de sa carrière militaire. Il y est resté 27 mois, sans avoir pu rentrer en France. Claude Jacquot a connu le terrorisme et les embuscades, mais avoue-t-il, il était "plus en sécurité que certains de ses compatriotes".
Une guerre oubliée
Malgré l’émotion, ce président d’association trouve "formidable" que la commémoration perdure même s’il s’inquiète de son devenir lorsque tous les anciens combattants seront décédés. Aujourd’hui, il en reste cinq à Besançon.
Pour Michel Seigle, représentant de l'Ordre national du mérite et président local du souvenir français, l’Indochine est une "guerre oubliée" comme l’Algérie ou la Corée. Rappelons que c’est une armée de métier qui s’est rendu sur le terrain. Mais pour lui, si cette période sombre de l’histoire de France n’est pas vivement inscrite dans la mémoire collective" c’est parce que l’Indochine est arrivée après les deux grandes guerres mondiales".
Le respect des jeunes générations
L’armée était bien sûr présente lors de cet hommage. L’état, en la personne d’Emannuel Yborra, directeur du cabinet du préfet du Doubs, a tenu à apporter un message de soutien pour les soldats qui combattent actuellement sur le terrain. Selon ce représentant, "ces cérémonies sont très importantes car elles font ce lien avec nos soldats qui sont engagés aujourd’hui sur différentes terres d’opérations extérieures au Sahel ou au Moyen-Orient pour défendre toujours les mêmes valeurs celle de la république celle de la démocratie".