Le montreur d’ours Frédéric Chasneau et son ours Valentin doivent intervenir ce dimanche 11 août à Leffond, petit village de Haute-Saône rattaché à Champlitte, lors de la fête médiévale.
Mais pour l’association Aves France, ce type de spectacle n’est autre que de « l’exploitation d’ours ». Selon ses membres, même s’il n’est pas victime pas de maltraitance physique, l’ours subit « une autre forme de maltraitance : le non-respect des besoins biologiques et éthologiques de l’animal. »
En cause :
- « La promiscuité avec l’homme. L’ours est un animal sauvage qui naturellement fuit l’homme. Le contact avec ce dernier l’empêche de développer un comportement normal pour son espèce. »
- « Les conditions de transport sont inacceptables : ces animaux parcourent (pour les plus exploités) des dizaines de milliers de kilomètres dans des vans, des fourgonnettes ou des remorques pour être exhibés devant des spectateurs. En 2018, les ours de Frédéric Chesneau ont parcouru plus de 17000 kilomètres pour être exhibés dans ce genre de fêtes. »
- «Les numéros de dresseurs : se hisser sur une poutre, sur un ballon, se jucher sur un vélo, se laisser approcher par le public pour une caresse… Sont des postures entrainant du stress et des douleurs physiques. »
- « L’enclos, dans lequel l’ours ne peux en aucune façon vivre sa vie d’animal sauvage en parcourant son territoire sur plusieurs kilomètres, en chassant ses proies, en vivant pleinement la saison de la reproduction. »
Pour ces raisons, l’association a crée une pétition en ligne pour tenter d'interdire ce spectacle. Elle a recueilli, au 7 août 2019, soit quatre jours avant la fête médiévale, 65 600 signatures.
Le maire de Champlitte maintient le spectacle
Gilles Teusher, maire de Champlitte, est "en colère de voir autant d'imbécilités". S'il "reconnaît que la maltraitance animale peut exister, par exemple dans certains cirques, il n'y en a ici aucune : Frédéric a recueilli cet ours, qui était maltraité, et est son protecteur. C'est désormais un binôme, l'ours n'est pas battu, pas frappé, et prend plaisir à faire ses spectacles. En plus, il est maintenant conditionné au monde humain. Il n'est plus sauvage et se laisserait probablement mourir en pleine nature."
Et d'ajouter : "Si on écoute ces gens, on n'organise plus rien. La pêche sera interdite, la chasse aussi car les chiens courent dans les buissons, sans oublier le travail des chevaux dans les culture, les courses hippiques... Franchement, on va où ?"
Le spectacle est donc bien maintenu ce dimanche.