Hausse du prix du gaz : la Jurassienne de Céramique Française “met en sommeil” son usine

La Jurassienne de Céramique Française, ex-Jacob Delafon, fabriquant d’éléments sanitaires haut de gamme, a annoncé mardi 8 mars la « mise en sommeil » de son usine de Damparis dans le Jura en raison de la hausse des cours du gaz engendrée par la crise russo-urkrainienne.
 
 

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"Au regard de la situation internationale actuelle et dans le but de préserver l'entreprise, (...) nous dénoncerons dans les prochaines heures le contrat d'approvisionnement de gaz qui nous lie à notre fournisseur actuel et ferons appel auprès de l'administration du travail au dispositif de chômage partiel", a expliqué dans un communiqué le président de la Jurassienne de Céramique Française (JCF), Manuel Rodriguez.

L'entreprise, propriété du groupe Kramer et qui compte actuellement 54 salariés, est liée à son fournisseur de gaz par "un contrat précaire" basé sur "un prix réel au jour le jour", particulièrement sensible aux variations du marché, explique-t-il.

"Depuis l'invasion de l'Ukraine, le nouveau cours du gaz, qui continue d'augmenter, nous amène à une dépense certaine de plus de 4 millions d'euros" cette année, pour une prévision de dépense initiale de 400.000 euros, souligne le président de la société.

Aux dépenses en gaz, "s'ajouteront les dépenses d'électricité qui sont également vertigineuses", ajoute-t-il. La "mise en sommeil" de l'entreprise, "en accord avec nos clients partenaires", vise à "préserver l'emploi et la trésorerie" sans toutefois "jeter l'éponge", selon M. Rodriguez. Celui-ci indique avoir "malgré tout validé les périodes d'essai des salariés déjà en poste".

La CJF, qui s'apprêtait à lancer de nouveaux appareils sanitaires, a repoussé "de six mois au moins" leur commercialisation. "Même à appliquer une hausse de nos prix de 400%, ce qui serait impossible au regard de la concurrence internationale, cela ne suffirait même pas à couvrir les charges fixes liées aux dépenses d'électricité et de chauffage", regrette M. Rodriguez.

Les particuliers et "beaucoup d'entreprises disposent encore d'un +bouclier+ lié au blocage du prix sur leur contrat d'approvisionnement actuel", "mais ces boucliers vont progressivement tomber et l'économie européenne ne s'en remettra pas", estime-t-il, comptant sur les pouvoirs publics "pour être à (ses) côtés".

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