Les faits se sont produits le 28 mars dans le vestiaire du gymnase d'un collège, a rappelé à l'AFP le procureur Paul-Edouard Lallois. La victime, âgée de 14 ans, avait été prise à partie par une camarade lui reprochant d'avoir évoqué dans son dos des éléments concernant sa famille.
La scène, qui a duré quelques secondes, avait été filmée par d'autres collégiennes qui l'avaient diffusée sur les réseaux sociaux. Jugée mercredi par le tribunal pour enfants de Montbéliard, la principale prévenue, née en 2009, a reconnu les faits et a été déclarée coupable de violences, aggravées par le fait que la victime était âgée de moins de 15 ans et que l'agression s'était déroulée dans un établissement scolaire, a expliqué M. Lallois. Elle encourt deux ans et demi de prison.
Les autres suspectes
Les autres suspectes n'ont pas reconnu les faits et leurs avocats ont plaidé la relaxe. Deux d'entre elles ont été reconnues coupables de complicité de violences pour avoir filmé la scène ou l'avoir mise en ligne. Elles risquent deux ans et demi de prison également.
Deux autres adolescentes ont été reconnues coupables de non assistance à personne en péril, avec la circonstance aggravante que la victime est mineure. Elles sont passibles de trois ans et demi de réclusion.
Les prévenues étant mineures, leur peine ne sera connue qu'à l'issue d'une nouvelle audience, qui ne pourra avoir lieu avant six mois. Dans l'intervalle, elles font l'objet de mesures provisoires, leur interdisant notamment d'entrer en contact avec la victime. La principale prévenue est, en outre, placée sous contrôle judiciaire dans un foyer pour mineurs.
Une sixième jeune fille qui était poursuivie a été relaxée. Elle n'avait pas filmé la scène et était, semble-t-il, intervenue en estimant que la victime avait "eu son compte", a indiqué le procureur.
"Il fallait faire passer un message sur le fléau du harcèlement au collège"
"Particulièrement choquée", la victime n'avait pas parlé de l'agression à sa famille. Ce n'est que deux jours plus tard que son père avait appris qu'une vidéo de la scène circulait entre les élèves. Il l'avait conduite au commissariat pour porter plainte.
La victime souffrait d'une contusion à une cuisse et d'un choc post-traumatique. Une ITT de deux jours avait été constatée. La victime est "apaisée" par le jugement, a confié son avocate, Virginie Etienne. "Il fallait faire passer un message sur le fléau du harcèlement au collège."
(AFP)