"Il se passe quelque chose de magique ici", a déclaré Luc Sérois entouré de Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon, de Chantal Carroger, directrice du CHU de Besançon et des organisateurs de Hacking Health Besançon. "Le fait de venir du Québec et de voir l'intensité de la collaboration entre les lanceurs de défis et les participants, c'est assez fantastique, c'est un grand privilège d'avoir cette amitié entre Montréal et Besançon", a-t-il ajouté.
Hacking Health est un marathon de l’innovation ouverte en santé de 48 heures créé au Canada et qui s’est progressivement déployé dans le reste du monde y compris dans quelques villes de France comme Besançon. Son objectif : réunir des professionnels de santé et d’autres secteurs et des patients pour imaginer des solutions pour la santé de demain. Le Hacking Health réunit deux types d’acteurs : les lanceurs de défis apportant des problématiques issues de leur quotidien et les participants qui, pendant deux jours, mettent au profit leurs compétences pour "prototyper" des solutions de façon accélérée.
Des projets concrets qui se développent d'une édition à l'autre…
Dans le showroom ouvert au public ce week-end, sont présentés des prototypes, des innovations en matière de santé qui ont été proposées en 2018 et qui ont évolué jusqu'aujourd'hui. En exemples : un fauteuil roulant imaginé par Jean-Marc Bideaud en création d'une start-up pour motoriser des fauteuils roulants et le bras articulé permettant à des personnes en situation de handicap de pouvoir s'alimenter de manière autonome imaginé par Julien Oudin, ergothérapeute bourguignon.
- L'exemple du fauteuil roulant motorisé…
Accompagnant son fils en situation de handicap, le pari de Jean-Marc Bideaud était de concevoir une motorisation universelle adaptable sur n’importe quel fauteuil roulant tout en conservant ses qualités (léger, pliable…) Avec son équipe, Jean-Marc Bideaud est parvenu à produire un prototype en 48 heures lors du Hacking Health 2018. Une deuxième solution a suivi confirmant l’intérêt de la solution proposée.
Grâce au prix Grand Besançon du projet le plus prometteur, Jean-Marc Bideaud a pu financer un troisième prototype et progresser sur plusieurs aspects de son projet.
Repéré par l’incubateur Deca BFC lors du Hacking Health, il suit le parcours de pré-incubateur, ce qui l’a convaincu de s’inscrire dans un vrai projet de création d’entreprise. Sa start-up devrait voir le jour début 2020.
Actuellement, le dispositif de fauteuil roulant motorisé permettant de recharger la batterie lorsqu'il roule en descente coûte 6 000€. L'objectif pour Jean-Marc Bideaud est de réduire son coût à 3 000€ pour, à terme, arriver atteindre 2 500€. "Il faut que les personnes qui auront besoin de fauteuil roulant leur reste zéro euro à charge", nous précise-t-il.
- L'exemple d'un bras robotisé pour aider à l'alimentation…
Ergothérapeute de profession, Julien Oudin suivait une jeune femme ayant des difficultés pour s'alimenter seule. Refusant d'être aidée, Julien avait essayé différentes aides techniques, couverts adaptés et autres adaptations, mais sans succès. Passionné de fabrication numérique et ayant inclus ses techniques depuis quelques années dans sa pratique, il s'est dit qu'il devait être possible de réaliser un robot d'aide à la prise des repas accessible et à bas coût. Cette idée, il l'a portée à l'édition 2018 de Hacking Health de Besançon. La formation d'une équipe de 17 personnes (étudiants, ingénieurs en mécanique, génie biomédical, électronique et un autre ergothérapeute) a permis de passer d'une idée à un projet, projet récompensé par la Région Bourgogne Franche-Comté.
L'idée de Julien Oudin est qu'un maximum de personnes puisse accéder à cette solution d'aide à la prise des repas. Cette aide devra être facilement reproductible, personnalisable, réparable et réalisée à partir de matériaux issus de grande surface de bricolage, de pièces imprimées en 3D et de matériel électronique Open source. "Aujourd'hui, nous avons des prototypes de démonstration qui ne sont pas encore fonctionnels dans le cadre d'un repas, il y a encore beaucoup d'améliorations techniques à faire, mais ça avance", nous explique Julien Oudin. Et d'ajouter : "le plus important c'est qu'on a développé une communauté d'utilisateurs et de contributeurs autour de notre projet parce que les plans sont en libre accès sur internet en Open source."
Côté coût, le prototype actuel et les suivants ne devront pas excéder 250€, contrairement à la solution commercialisée qui existe déjà et "qui fonctionne très bien" selon Julien, mais qui coûte 6 500€.
Infos +
- Hacking Health est ouvert au public du 18 au 20 octobre 2019 à l'hôpital St Jacques
- Le showroom est ouvert et des conférences sont proposées gratuitement
- Suivre l'actualité et le programme sur www.facebook.com/BesanconFrenchTech
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