Le guide "détaille les conditions sanitaires satisfaisantes et les procédures précises à adopter pour garantir la santé et la sécurité des salariés et des employeurs", ont indiqué la Fédération française du bâtiment (FFB), la Capeb (l'organisation qui domine l'artisanat du bâtiment), la FNTP (centrée sur les travaux publics) et la fédération des SCOP (sociétés coopératives) du BTP.
le Gouvernement a adressé une circulaire aux Préfets afin que ceux-ci veillent à la poursuite et à la reprise des chantiers. Les services déconcentrés de l’Etat contribueront à l’information et à l’animation de la filière localement : maîtres d‘ouvrage, maitrise d’œuvre, coordonnateurs sécurité et santé, entreprises de travaux, industriels et acteurs de la distribution, etc.
Le guide de l'OPPBTP présente les dispositions générales. Chaque fédération doit le compléter avec des déclinaisons par métier avec des consignes particulières et des fiches pratiques.
La reprise de l'activité "nécessite des conditions sécurisées tant à l'égard des entreprises que des salariés pour assurer leur sécurité, leur santé et leur intégrité", ont-elles insisté.
Les organisations "recommandent aux entreprises que les apprentis n'interviennent pas sur les chantiers et ateliers" et une "attention particulière" aux "salariés les plus fragiles et notamment ceux en affection de longue durée".
L'adoption et la diffusion de ces règles sont l'une des conditions à la reprise de l'activité des entreprises du bâtiment.
Celles-ci étaient entrées en conflit ouvert avec le gouvernement mi-mars, à l'entrée en vigueur de la période de confinement contre la propagation du coronavirus.
Les entreprises jugeaient intenable de reprendre les chantiers alors que le gouvernement y voyait une activité essentielle à l'économie, des voix accusant même certaines fédérations de "défaitisme", comme celle de Muriel Pénicaud, la ministre du Travail.
Un début d'accord avait été trouvé voici dix jours, subordonnant notamment la reprise de l'activité à l'élaboration rapide d'un guide des bonnes pratiques sanitaires. Mais celui-ci se faisait attendre et, en début de semaine, plus de 80% des chantiers étaient toujours à l'arrêt.
C'est à l'entreprise que reviendra en dernier recours la décision de reprendre son activité ou de se tourner vers le chômage partiel financé par l'État.
Les règles publiées n'ont en revanche pas satisfait les syndicats, dont la CGT qui rejette "une reprise de l'activité totale." "Le bâtiment n'est pas prioritaire pour [recevoir] les équipements de protection", dont manque déjà le personnel soignant, a déclaré à l'AFP Bruno Bothua, secrétaire général de la CGT-Construction.
"On a besoin de ces activités, notamment pour la maintenance de nos réseaux" Elisabeth Borne.
De son côté, avant même la diffusion de ces règles sanitaires, le gouvernement a de nouveau insisté jeudi sur la nécessité de reprendre certains chantiers. "On a besoin de ces activités, notamment pour la maintenance de nos réseaux, de nos centrales nucléaires, de nos éoliennes", a déclaré Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, lors d'une audition dématérialisée au Sénat.
"On est sur des activités qui sont très importantes", évoquant par exemple des axes ferroviaires et routiers interrompus qui nécessitent des réparations, a-t-elle conclu.