“Guerre de territoire” entre trafiquants à Planoise : 5 à 15 ans de prison requis

Le procureur a requis mercredi de 5 à 15 ans de prison à l'encontre des membres d'un clan soupçonnés d'avoir participé à des affrontements armés pour le contrôle du trafic de drogue, entre novembre 2019 et mars 2020, dans le quartier de Planoise à Besançon.

planoise 11 mars 2020 © DR ©

Depuis lundi, sept prévenus âgés de 23 à 30 ans comparaissent pour "association de malfaiteurs", "trafic de stupéfiants" et "violences volontaires aggravées, en réunion et avec arme" devant le tribunal correctionnel de Besançon qui rendra sa décision jeudi.

Les avocats de la défense, dont certains ont plaidé la relaxe, se sont ensuite succédé pour dénoncer les "approximations" de l'enquête et la lourdeur des peines. "Rendre la justice ce n'est pas prononcer des peines exceptionnelles pour faire plaisir à l'opinion publique", a ainsi fustigé Me Catherine Bresson. Onze ans de prison ont été requis contre son client, présenté comme le "porteur de flingue" venu de Paris et le seul a reconnaître partiellement les faits.

Pendant les débats, ils ont pour la plupart affirmé qu'ils n'étaient pas responsables des faits.

La peine la plus élevée a été requise à l'encontre d'Omar Abdou, "le chef le plus visible, le plus charismatique" du clan. L'homme de 27 ans, multirécidiviste, est soupçonné d'avoir orchestré avec son frère, depuis leur cellule, un vaste trafic de stupéfiants et d'avoir commandité les tirs visant une équipe adverse.

Les membres présumés de cet autre clan seront jugés lors d'un procès distinct à l'automne.   "La genèse de cette affaire, ce sont deux clans qui cherchent sans cesse à augmenter leurs parts de marché, dans un marché particulièrement lucratif" (400.000 euros par mois pour cette équipe), a relevé le procureur de Besançon, Etienne Manteaux.

"C'est un trafic de stupéfiants qui va, par l'appât du gain, amener ce déferlement de violence", a-t-il poursuivi, analysant pendant deux heures le fonctionnement du clan et la dynamique de fusillades avec l'autre équipe, dans la rue et en plein jour.

Scooters, cagoules et armes de guerre sont "la signature" de ce clan, selon le procureur. "Ils n'ont plus aucun code moral, tout ce qu'ils font au quotidien est illégal, la seule loi qu'ils reconnaissent c'est celle du clan, plus celle de la société".

Seuls deux jeunes hommes, victimes collatérales blessées par balles, sont venus témoigner. Par ailleurs, huit mineurs membres présumés de ce clan seront prochainement jugés devant le tribunal pour enfants et dix "petites mains" le seront lors d'un procès ultérieur.

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