Selon l'officier de communication de la région de gendarmerie de Franche-Comté, Didier Guériaud, trois des individus interpellés à Morteau sont âgés de 28, 33 et 43 ans ont été interpellés à Morteau. Ils ont été placés en garde à vue dans trois gendarmerie du Doubs, à Saint-Vit, Roulans et Tarragnoz. Les deux plus jeunes sont des frères, dont l'un a des tatouages nazis des pieds à la tête. Ils ont déjà été condamnés à de la prison ferme pour des actes de violences à caractère raciste, a-t-on indiqué de sources concordantes. Un quatrième homme, âgé de 24 ans et domicilié en Saône-et-Loire, a été interpellé dans la journée, ont précisé les mêmes sources.
Depuis deux semaines, le groupe "Blood & Honour C18" est monté en puissance en publiant sur internet une photo de huit hommes cagoulés portant des armes, dont une kalachnikov, un fusil à pompe, des fusils de chasse et des battes de baseball. Il annonçait être prêt à passer à l'acte et à prendre les armes pour défendre ses idéaux nationalistes, a expliqué Didier Guériaud.
Ils célèbrent tous les ans l'anniversaire d'Hitler
Le nom du groupuscule franc-comtois "Blood & Honour C18" fait référence au groupe néonazi Combat 18 (C18), fondé en 1991, qui était la branche armée du groupe néonazi britannique Blood & Honour.
Récemment, un collectif anti-fasciste de Besançon avait découvert un tag "Blood C18 Honour" de 15 mètres de long sur plus d'un mètre de haut, et un autre tag du même acabit sur une ferme à Epenoy (Doubs), puis sur un bâtiment à Champagnole (Jura). "Ce groupe, qui célèbre tous les ans l'anniversaire d'Hitler et dont le site internet contient des propos racistes et néonazis, est surveillé depuis un certain temps par la cellule nationale d'enquête qui agit sur les groupuscules extrémistes", souligne l'officier de gendarmerie Guériaud. Selon lui "il y avait une volonté très ferme de la gendarmerie et de la justice d'agir très vite".
Les suspects ont été placés en garde à vue pour "organisation et participation à un groupe de combat", "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni de 10 ans de prison" et "apologie de crime de guerre".
Les suspects "sont connus à Morteau et dans le Haut-Doubs pour avoir eu par le passé des comportements et des convictions pro-nazies", a déclaré à la maire de Morteau Annie Genevard (UMP). "Mais s'il s'agit des personnes cagoulées qui posent avec des armes sur internet, ce que l'enquête devra démontrer, alors la gradation augmente dans la gravité des faits", a-t-elle ajouté. "Morteau n'est pas une ville où se déroulent de tels agissements d'habitude", a souligné l'élue.
Le procureur de Vesoul, Jean-François Parietti, en charge du dossier, a prévu d'organiser un point de presse mercredi matin.