Votée le 10 avril, cette gratuité partielle représente un coût estimé à 2,7 millions d’euros. Une dépense que l’élu centriste juge injustifiée : "La gratuité n’existe pas, il y a toujours quelqu’un qui paie !", rappelle-t-il d’emblée, soulignant que cette mesure sera financée par les entreprises, les ménages ou les usagers eux-mêmes.
Selon Laurent Croizier, aucune étude ne vient étayer une demande forte de gratuité de la part des habitants. Il insiste : "Aujourd’hui, plus de 80 % du coût réel d’un titre de transport Ginko est financé par la collectivité", précisant que les tarifs du réseau bisontin comptent déjà parmi "les plus faibles de France".
"Ce seront 2,5 millions d’euros de taxes supplémentaires prélevées sur les entreprises"
Au lieu d’une gratuité qu’il qualifie de "d’apparence", le député appelle à se concentrer sur les attentes concrètes des habitants : "Très majoritairement, les Grands Bisontins demandent plus de bus dans les communes périphériques et dans les quartiers de Besançon. En effet, à quoi bon la gratuité si les dessertes et les fréquences de passage ne correspondent pas aux besoins des habitants ?"
Le député déplore par ailleurs les conséquences économiques de cette mesure pour les acteurs locaux. Le financement reposerait en grande partie sur une hausse de la taxe "versement mobilité", pesant lourdement sur les structures du territoire : "Ce seront 2,5 millions d’euros de taxes supplémentaires prélevées sur les entreprises, 450 000 € sur l’hôpital Minjoz, 170 000 € sur l’université Louis et Marie Pasteur, 100.000 € sur la ville de Besançon..." La liste continue, illustrant un impact qu’il juge disproportionné.

L’élu met aussi en garde contre les répercussions indirectes sur l’emploi : "Cette taxe est directement calculée sur la masse salariale. Ce sont les salariés et les contribuables qui paieront, in fine, la note." Et de conclure fermement : "Cette proposition est, en réalité, une mesure anti-augmentation de salaire et anti-pouvoir d’achat."
Laurent Croizier lance une pique : "Si la prospérité et le bonheur se mesuraient par la fiscalité, la France serait le pays le plus prospère et le plus heureux du monde." Pour lui, la priorité devait aller à l’amélioration de l’offre de service, seule option "utile, sociale et environnementale" selon ses mots. Et de prévenir : "Je crains fort que le mur de la dette, les efforts budgétaires prochains et la situation internationale ne ramènent très vite tout le monde à la raison."