Ce budget 2025 s’inscrit dans une stratégie financière pluriannuelle "à la fois ambitieuse et maîtrisée", selon Gabriel Baulieu, 1er vice-président de GBM. La collectivité entend maintenir le cap défini dans son projet de territoire, articulé autour de quatre grands axes de développement : ”alliances, cohésion, transitions, effervescence”.
Le projet se veut résolument tourné vers l’investissement et le maintien de la qualité du service public. "Il reflète la mobilisation de Grand Besançon Métropole pour mettre en œuvre son projet de territoire", affirme l’exécutif communautaire.
Un budget sous tension
La construction de ce budget a été marquée par des contraintes majeures issues de la récente Loi de Finances, adoptée en février dernier, et dont les effets n’ont pas pu être anticipés lors des orientations budgétaires. Plusieurs décisions nationales ont fortement grevé les capacités financières de GBM. Parmi elles, le gel du produit de TVA en 2025, une mesure qui frappe particulièrement fort, car "la TVA représente aujourd’hui le poste de recettes fiscales le plus important pour GBM”, rappelle Gabriel Baulieu. Cette perte sera définitive : "la progression du produit de TVA reprendra en 2026 avec une année de décalage qui ne sera jamais rattrapée", nous précise-t-on.
Autre impact majeur : la hausse du taux de cotisation patronale à la CNRACL, décidée par décret en janvier. Grand Besançon Métropole devra absorber une charge supplémentaire de 900.000 € par an dès 2025, soit 3,6 M€ d’ici 2028.
Au total, ce sont plus de 1,7 M€ de pertes de recettes et de charges nouvelles qui s’ajoutent aux prévisions, uniquement du fait des décisions nationales. "La vigilance reste de mise pour les années à venir", insiste GBM, qui pointe "le degré d'incertitude inédit" auquel doivent faire face les collectivités locales.
Un effort d’investissement soutenu
Malgré ce contexte, le budget 2025 consolide 382,6 M€ de dépenses, dont 128 M€ seront consacrés à l’équipement du territoire, en hausse de 17 M€ par rapport à 2024. "Grand Besançon Métropole témoigne très concrètement de son engagement à être moteur et acteur majeur de la vitalité, des transitions et du dynamisme du territoire", peut-on lire dans un communiqué.
Le budget de fonctionnement s’établit à 238,7 M€, auxquels s’ajoutent 15,4 M€ de subvention d’équilibre au budget annexe Transports, portant les dépenses totales de fonctionnement à 254,1 M€.
Le montant consolidé d’investissement s’élève à 143,9 M€, répartis entre 57 % pour le budget principal et 43 % pour les budgets annexes. À ce montant s’ajoutent 39,6 M€ de reports de dépenses engagées en 2024, portant le total des crédits ouverts en 2025 à près de 168 M€.
Une gestion maîtrisée comme levier d’action
La capacité d’investissement élevée de GBM repose en grande partie sur ”une maîtrise rigoureuse des dépenses de fonctionnement”, comme le rappelle chaque année le 1er vice-président, dans un contexte de recettes structurellement faibles. La collectivité souligne sa stratégie de financement basée sur "l’autofinancement et la recherche de financements partenariaux", conditions ”essentielles” pour garantir un Plan Pluriannuel d’Investissement "particulièrement élevé et optimisé”.
Augmentation du versement mobilité dans le Grand Besançon : ”la taxe de trop au mauvais moment” selon le Medef Territoires Franc-Comtois
Lors du conseil communautaire de ce jeudi, les élus du Grand Besançon examineront un projet d’augmentation du taux du Versement Mobilité au sein de Grand Besançon Métropole.
Le MEDEF Territoires Franc-Comtois a écrit à la présidente Anne Vignot et aux élus pour les alerter sur ”les conséquences financières pour les entreprises locales et leurs salariés si cette mesure était adoptée”. Cette augmentation de 0,2 point, qui porterait le taux déjà en vigueur de 1,8 % à 2,0 %, soit une augmentation de plus de 11%, ”alourdirait considérablement les charges des entreprises, déjà fortement sollicitées”, assure le Medef.
À ce jour, les entreprises du Grand Besançon Métropole financent déjà près de deux tiers du budget des transports publics et prennent, par ailleurs, en charge 50 % des abonnements de transport de leurs salariés. Le montant collecté par l’autorité organisatrice de la mobilité (AOM) à Besançon s’élève à un total de 41 millions d’euros. L’augmentation du taux envisagée viendra alors ajouter un versement de plus de 4,5 millions payés par les entreprises locales contributives, souvent des PME, explique l’organisation patronale.
Dans un contexte économique tendu marqué par une pression fiscale accrue et une compétitivité fragilisée face à la concurrence internationale qui s’intensifie ces dernières semaines, cet effort supplémentaire de 11% est ”la taxe de trop au mauvais moment !” selon le Medef, ”cette charge supplémentaire sur la masse salariale serait une véritable « mesure anti-pouvoir d’achat », un frein direct à l’augmentation des salaires et à l’embauche.”
In fine, cela représenterait ”une menace pour la pérennité des entreprises et de l’emploi local, mais aussi pour l’attractivité économique de notre territoire, alors même que notre territoire doit attirer et fidéliser les compétences, renforcer son attractivité économique, poursuivre sa réindustrialisation et contribuer à la souveraineté économique de la France”, conclut l’organisation patronale.