Graffitis, affiches sauvages : combien coûte leur nettoyage à la Ville de Besançon ?

A Besançon comme partout, les graffitis et affiches prennent parfois possession d’un mur, d’une borne ou d’un lampadaire de manière illégale. Depuis 2008, la Ville a mis en place un dispositif de huit agents au service des privés (particuliers ou organismes) pour les enlever. Et a dressé son bilan comptable…

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Le dispositif permet depuis près de 10 ans à un particulier, une entreprise ou une association de payer un "prix modique" contre l'enlèvement d'un graffiti (nettoyer ou repeindre la surface touchée) ou d'une affiche, explique Marie Zahaf, adjointe à la Voirie.

100 000 euros de "pertes"

En 2016, ce procédé avait permis de récolter 200 000 euros de recettes, contre… 299 000 euros de dépenses.

Pour endiguer ce phénomène, la Ville a réagi : en 2015, elle a crée un mur d'expression libre, où peuvent y graffer à plaisir les artistes de rue. Mais si cet espace à su "ralentir les graffs illicites", l'affichage illégal "reste très présent, principalement pour transmettre des messages politiques."

L'affichage sauvage, fléau moderne ?

Cette année, la Ville a embauché temporairement deux agents pour s'occuper des affichages sauvages, "particulièrement intenses" depuis les manifestations du printemps. En tout, c'est pour l'année "entre 6000 et 7000 heures de travail" à rémunérer en 2018, aux frais de la Ville.

Contre l'affichage sauvage, le Maire de Besançon avait estimé qu'il fallait que "les coupables paient eux-mêmes le prix du nettoyage" ; en les retrouvant par exemple grâce au nom sur les tracts et affiche. Cette année, la France Insoumise, qui fait pourtant partie de la majorité, avait par exemple été rappelée à l'ordre, suite à des affichages illégaux.

Quand la Ville va devant le tribunal

Mais quand un simple rappel à l'ordre ne suffit pas, c'est à la justice d'entrer en jeu : "des plaintes sont régulièrement déposées par la Ville envers les personnes ou organismes responsables" explique l'Adjointe, "entraînant parfois des travaux d'intérêt général ou des remboursements des frais de nettoyage". Mais Marie Zehaf avoue que "ces plaintes n'aboutissent que rarement".

Autre bémol, la Ville ne peut pas porter plainte lorsque l'affichage se fait sur un domaine privé. "C'est alors aux particuliers de le faire, on n'a pas la compétence pour aider autrement qu'avec le service de nettoyage" prévient-elle, presque désolée.

Elle rappelle enfin que les espaces d'affichages légaux sont identifiés sur le site de la Ville de Besançon.

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