Google condamné à lever l'anonymat de personnes accusées de "faux avis" par la cour d'appel de Dijon

Publié le 20/07/2022 - 08:08
Mis à jour le 20/07/2022 - 08:08

Google Ireland, siège européen du géant américain Google, a été condamné par la cour d'appel de Dijon à révéler les identités de deux personnes accusées d'avoir émis des "faux avis" sur une maison d'hôtes, a-t-on appris mardi 19 juillet 2022 auprès des parties.

La cour, agissant en référé, a condamné le 21 juin Google Ireland à donner les identités et les coordonnées de deux personnes qui, en 2018 pour l'une puis en 2020 pour l'autre, avaient publié sur Google Maps une notation par étoiles, sans commentaires (deux étoiles sur cinq et une sur cinq) concernant le Château de Balleure, une chambre d'hôtes d'Etrigny (Saône-et-Loire).

Google est également condamné à payer les frais de justice, ainsi que 2.000 euros à la maison d'hôtes, selon le jugement dont l'AFP a obtenu copie. La cour ne condamne en revanche pas à la suppression des messages, ce qui sera examinée ultérieurement lors d'un procès au fond.

Infirmant un jugement de première instance du tribunal de Chalon-sur-Saône, du 20 juillet 2021, la cour estime que la maison d'hôtes a "un motif légitime" à obtenir de Google tout élément permettant "l'identification du ou des auteurs des notes litigieuses" afin de pouvoir, lors d'un procès ultérieur sur le fond, déterminer si elles émanaient effectivement de personnes qui n'ont pas été clientes du Château de Balleure.

Selon la maison d'hôtes, ces deux avis étaient "faux" car diffusés par des personnes n'ayant jamais fréquenté l'établissement. "L'hypothèse la plus vraisemblable résulte de la fonctionnalité appelée +push+ de Google Maps", estime Raoul Salama, propriétaire du Château.

Un non-respect de textes législatifs ?

La fonction "push" sollicite des utilisateurs de Google Maps passant à proximité d'un hébergement ou d'un restaurant à donner leur "avis", "mais sans mettre en place les contrôles adéquats qui permettraient d'assurer que ces internautes ont effectivement utilisé les services de l'établissement", estime auprès de l'AFP M. Salama, qui entend dorénavant poursuivre Google sur le fond.

"Selon nous, Google n'a pas respecté un certain nombre de textes législatifs" et notamment la directive européenne, dite "Omnibus", entrée en vigueur fin mai, qui interdit "d'affirmer que des avis sur un produit sont diffusés par des consommateurs qui ont effectivement utilisé ou acheté le produit sans avoir pris les mesures nécessaires pour le vérifier".

Interrogé, Google a renvoyé vers le réglement de Maps qui assure que "les contributions doivent se fonder sur des expériences et des informations réelles".

Les contentieux pour "faux avis" se multiplient dans le monde. L'Autorité britannique de la concurrence (CMA) enquête actuellement sur Amazon et Google en raison de craintes que les deux groupes "n'aient pas fait assez pour lutter contre les faux avis".

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Tribunal administratif de Besançon : une hausse des litiges de 30% en 2024

Le tribunal administratif de Besançon dresse un bilan positif de l'année 2024, marqué par une intensification de son activité et un engagement renforcé au service des justiciables. "Avec une équipe qui s'est étoffée au fil des mois, l'année 2024 fut, pour le tribunal administratif de Besançon, placée sous le signe de la satisfaction du travail accompli au service de l’intérêt général et des justiciables", a déclaré Cathy Schmerber, présidente du tribunal.

Le procès en appel pour dénonciation calomnieuse de Jonathann Daval renvoyé

Le procès en appel dans le cadre d'une affaire de dénonciation calomnieuse de Jonathann Daval, qui purge une peine de 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse Alexia, a été renvoyé vendredi au 11 avril 2025 par la cour d'appel de Besançon. L'ancienne belle-famille de l'informaticien de 41 ans a demandé le renvoi de l'audience pour "modification de conclusions".

Dans le Doubs, les services de l’État vont frapper mieux et plus fort au porte-monnaie des fraudeurs

Le Comité opérationnel départemental anti-fraude (CODAF) s'est réuni en formation plénière jeudi 13 mars 2025, sous la présidence conjointe du préfet du Doubs, du procureur de la République près le tribunal judiciaire de Besançon et du procureur de la République près le tribunal judiciaire de Montbéliard pour dresser le bilan des actions 2024 et fixer les priorités de contrôle 2025. Deux conventions ont été signées à cette occasion. À quoi servent-elles ? Explications.

Un couple jugé pour avoir mutilé volontairement leur chien avant de le décapiter dans l’Yonne

L’association Stéphane Lamart ”Pour la défense des droits des animaux”, reconnue d’utilité publique, sera présente lors de l’audience du 4 mars 2025 devant le tribunal correctionnel d’Auxerre contre un couple de trentenaires qui a poignardé et décapité leur chien.

Arrestation d’un trafiquant de drogue aux Montboucons : deux ans de prison ferme

Suite à une enquête de plusieurs mois et à plusieurs signalements de riverains, la police nationale de Besançon a mis un terme aux activités d’un trafic de stupéfiants dans le quartier des Montboucons. Un individu de 42 ans, bien connu des services de police, a été interpellé le 18 février 2025 et condamné à deux ans d’emprisonnement.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.46
couvert
le 26/03 à 03h00
Vent
0.51 m/s
Pression
1021 hPa
Humidité
89 %