Aujourd’hui, ces cahiers de doléances sont dispersés à travers les 101 Archives départementales, rendant leur consultation difficile pour les citoyens, les chercheurs et les élus. Pourtant, cette mobilisation sans précédent a généré 200.000 contributions et 720.000 idées, exprimées notamment par des citoyens issus de zones rurales, des personnes âgées et peu politisées, souvent éloignées du débat public traditionnel.
Pour Laurent Croizier, cette richesse d’expressions constitue "une source précieuse de réflexion démocratique, reflétant les aspirations profondes de la société". Il estime que les grands débats citoyens initiés après le mouvement des Gilets Jaunes ont permis à de nombreux Français de se réapproprier le débat politique et d’aborder des sujets cruciaux pour l’avenir du pays.
Au-delà de la mise à disposition des cahiers citoyens, le député du Doubs appelle à un renforcement des outils de participation démocratique, notamment à travers le référendum. "Certains sujets clés méritent d’être mis en débat en exposant pleinement leurs enjeux et d’être ensuite tranchés par les Français : l’équilibre des comptes publics, l’immigration, les retraites, la fin de vie, le découpage des régions", souligne-t-il.
Selon lui, le débat démocratique ne peut se limiter aux périodes électorales. "Faire vivre le débat uniquement lors des élections ne suffit plus", affirme-t-il, plaidant pour une démocratie plus interactive et accessible à tous.