"Les annonces du Premier ministre, avant-hier, peuvent se résumer à un choix entre écologie ou pouvoir d’achat, ou à un choix entre services publics ou impôts. Présenté ainsi le débat est d’ores et déjà très restreint et malhonnête intellectuellement. On doit rappeler que certaines décisions telles que la suppression d’une large part de l’impôt sur la fortune (ISF), la hausse de la CSG ou les diminutions des APL sont des choix de ce gouvernement.
Le Président de la République a sciemment, délibérément et ostensiblement marqué, lors de sa campagne présidentielle puis lors de ce début de quinquennat, sa volonté de dialoguer directement avec le peuple. Pour cela, il a savamment dénigré les corps intermédiaires et autres contre-pouvoirs traditionnels que représentent les partis, syndicats, médias, fédérations ou Conseil Économique, social et environnemental.
Aujourd'hui, l'heure est grave et si nous comprenons les souffrances et revendications exprimées par les gilets jaunes, nous condamnons très fermement les débordements violents qui remettent en cause l'ordre public. Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, on dénombre déjà 3 morts et plusieurs centaines de blessés parmi les manifestants et les forces de l’ordre dont nous saluons le sang-froid. On ne peut que demander au Gouvernement d’ouvrir le dialogue et d’apporter des solutions à des problèmes parfois anciens, par exemple en organisant de vrais États généraux sur la question du pouvoir d’achat et du financement de la transition écologique.
Face à ce constat, un élu municipal (G. Chalnot), estampillé LREM, renvoie sur les réseaux sociaux dos à dos tous les responsables politiques d’opposition au gouvernement – cela commence à faire du monde ! – en affirmant : que nous sommes « la honte de la République »,
que « vous étiez vous-même au pouvoir dans vos exécutifs respectifs et où vous n’avez d’ailleurs jamais fait des miracles, sinon cela se saurait mesdames et messieurs les champions de la dénonciation ! ».
Le Maire pense-t-il comme l’élu municipal de son groupe, déclarant que nous représenterions « … la pire menace pour notre pays, c’est peut-être bien vous, et cela depuis des décennies… » ? Sa réponse nous intéresse vraiment.
Si plusieurs élus municipaux ont fait le choix de rejoindre LREM au cours de ce mandat, nous, nous avons le choix de rester au Parti socialiste ou apparentés même si les vents nous étaient contraires et nous ne le regrettons pas. Ce choix, nous l’avons tous fait individuellement par respect vis-à-vis de nos valeurs, mais également par respect vis-à-vis de nos électeurs et du mandat qu'ils nous ont confié.
Le programme municipal sur lequel nous avons – ainsi que le Maire – été élus en 2014 était un programme d’essence socialiste et il le demeure. Nous constatons que le Maire applique ce programme qui par bien des points est mis à mal par des décisions gouvernementales dont la philosophie est loin désormais de l’esprit qui nous réunissait en 2014 et auquel il a souhaité tourner le dos, mais il s’agit de son choix".
Les élu-es du Groupe Socialiste et Société civile républicaine (Communiqué)