"Grâcier les employés de Blackwater est un affront à la justice, aux victimes du massacre de la place Nisour et à leurs familles", écrit Jelena Aparac, qui préside le groupe de travail de 5 experts indépendants sur l'emploi de mercenaires.
"La Convention de Genève fait obligation aux Etats de tenir les criminels de guerre responsables de leurs actes, même quand ils agissent comme employés d'une société de sécurité privée", a-t-elle souligné.
"Ces grâces violent les obligations des Etats-Unis au regard de la législation internationale mais plus largement minent les lois humanitaires et les droits de l'homme au niveau mondial"
Pour Mme Aparac, ces grâces ouvrent la boîte de Pandore "a des abus futurs, quand des Etats emploient des compagnies de sécurité privées pour exécuter des fonctions régaliennes".
Les quatre hommes grâciés par le président le 22 décembre avaient été reconnus coupables d'avoir pris part à une fusillade à Bagdad le 16 septembre 2007, un épisode sanglant qui avait provoqué un scandale international mettant notamment en lumière le recours à des sociétés privées par l'armée américaine. Il avait accru le ressentiment des Irakiens à l'égard des Etats-Unis, qui ont envahi le pays en 2003.
Quatorze civils irakiens avaient été tués et 17 autres blessés. Les gardes de Blackwater avaient affirmé avoir agi en état de légitime défense. La Maison Blanche a justifié le geste du président en soulignant que les quatre hommes, tous anciens militaires, avaient "un long passé de service à la nation".