En France, le géant américain devrait annoncer 764 nouvelles suppressions de postes ce mercredi (à suivre sur maCommune.info). Ce plan social vise les activités françaises de sa filière d'énergies renouvelables. Ces nouvelles suppressions d'emplois surviennent seulement 5 ans après le rachat d'Alstom par le groupe américain.
Le maire de Belfort, Damien Meslot, se dit "consterné. Ces décisions sont inadmissibles. Si nous laissons faire, c’est le démantèlement du site GE de Belfort qui va être mis en œuvre par la direction."
Le maire rappelle que "Pour GE Energy Products (filière gaz), la direction s’est engagée, en signant un accord le 21 octobre dernier, à mettre en place un véritable projet industriel en échange d’un plan de réduction des coûts. Cet accord prévoyait le maintien de certaines activités jusqu’à mise en œuvre du projet industriel du site. Cela permettait de maintenir le savoir-faire et les compétences à Belfort." Il ajoute que "Les salariés ont tenu leurs engagements en faisant des efforts considérables. En revanche, la direction ralenti tout investissement, ne donne aucune garantie quant au projet industriel et décide de délocaliser des activités en Hongrie."
En ce qui concerne GE Power System (filière vapeur charbon / nucléaire), 200 emplois ont déjà été "discrètement" supprimés dans le cadre de départs volontaires, en parallèle du PSE dans la filière gaz, indique Damien Meslot. "Aujourd’hui, je crains que cette activité soit menacée par la suppression d’environ 150 postes."
"Un manque à la parole donnée"
Pour ce maire, ces nouvelles suppressions de postes sont "un manque à la parole donnée." Et d'ajouter : "La stratégie purement financière à court terme de la direction nuit gravement au savoir-faire industriel des sites français et à l’indépendance énergétique de notre pays, qui est stratégique. À Belfort, ce sont plus de 940 emplois qui ont été supprimés sur les 4 300 que comptait le site."
Pour lui, "il faut mettre fin à l'Europe du dumping social qui détruit l'industrie française."
Damien Meslot appelle le président de la République "qui fut à l'origine de la vente des activités Energie Alstom à General Electric lorsqu'il était ministre de l'Économie et dont l'ancien conseiller industriel est désormais directeur général de GE France."
Selon lui, "le Président de la République doit intervenir avec vigueur afin d’éviter un désastre industriel et social, ainsi que pour sauvegarder la souveraineté de la France. L’État a les moyens de faire pression sur le groupe, de lui faire respecter les accords qu’il a signés avec les organisations syndicales et le gouvernement."
"Un coup de massue qui est porté aux salariés de GE Belfort"
Pour le Sénateur du territoire de Belfort, Cédric Perrin, "c’est un coup de massue qui est porté aux salariés de GE Belfort mais également un nouveau manquement à la parole donnée."
Il explique que "Le 27 mai dernier, devant la représentation nationale, en séance publique au Sénat, je dénonçais la passivité du Gouvernement face aux annonces déjà très inquiétantes de GE (pressions sur ses fournisseurs, programme de délocalisation de l’ingénierie, etc.). Quatre mois plus tard, nos craintes se confirment sans que l’État ne réagisse alors qu’il se targue de vouloir sauver l’appareil productif français.
Les remises en causes systématiques des engagements des dirigeants de GE ont désormais trop durées. Il est inenvisageable de laisser notre histoire industrielle et notre savoir-faire être mis à mal au profit d’actionnaires américains."
À l’instar de ses homologues, le Sénateur appelle solennellement le président de la République Emmanuel Macron, "à prendre rapidement toutes les mesures nécessaires pour éviter un désastre industriel et social, préserver le savoir-faire de notre industrie et celui de notre indépendance énergétique."