"L'Etat doit être à la hauteur de cette catastrophe. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Je suis venu annoncer un effort significatif de l'Etat à hauteur d'un milliard d'euros, car la situation le justifie", a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une table ronde avec des représentants agricoles et des élus.
Ce fonds s'ajoute à toutes les autres aides versées et se déclenche en fonction des "pertes réelles" subies, qui seront déclarées dans les mois à venir par les producteurs. Face à cette catastrophe qui a détruit plusieurs centaines de milliers d'hectares de cultures, le Premier ministre a décliné plusieurs mesures d'urgence "qui seront rapidement déployées".
Il a évoqué ainsi le report et l'exonération de charges sociales, des dégrèvements de taxes foncières sur le non bâti (TFNB), ainsi que la mobilisation des dispositifs existants en matière d'activité partielle.
Une enveloppe d'urgence "sous dix jours"
Une enveloppe d'urgence sera par ailleurs allouée "sous dix à quinze jours" aux préfets pour apporter un soutien immédiat aux exploitations les plus en difficulté.
L'indemnisation des arboriculteurs au titre du dispositif des calamités agricoles sera portée jusqu'à 40 % pour les pertes les plus importantes. Pour les autres filières qui ne sont pas aujourd'hui couvertes par ce régime de calamités agricoles, notamment les viticulteurs, un soutien exceptionnel similaire sera mis en place.
C'est donc dans l'attente de ces aides, qui nécessitent de connaître encore l'ampleur des pertes agricoles, qu'une aide forfaitaire basée sur la perte de chiffre d'affaires mensuel sera accordée "sur le modèle du fonds de solidarité mis en place pour la crise sanitaire".
Ce fonds sera aussi ouvert aux entreprises en aval de ces filières et qui sont impactées par l'absence de récolte à conditionner ou à transformer (fabrication de confitures...)
Un tiers au moins de la production viticole française "sera perdu" à cause du gel, ce qui représente "à peu près deux milliards d'euros de chiffre d'affaires en moins" pour la filière, selon une première estimation communiquée à l'AFP par le secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey.
Pour les fruits, Bruno Darnaud, président de l'AOP pêche et abricots de France, estime que la France peut s'attendre à perdre cette année "la moitié" de sa production, soit un manque à gagner d'un milliard et demi d'euros.
"L'heure est grave", a insisté le Premier ministre lors de la table ronde, précisant que ces mesures sont "encore partielles et mériteront d'être complétées", notamment dans le cadre de la révision de la politique agricole commune (PAC).
"Nous avons besoin d'une agriculture forte, c'est une question de souveraineté, de compétitivité. On va vous aider à vous relever", a-t-il promis.
(Source AFP)