Le conseil d'administration d'EDF s'est réuni lundi pour évoquer le rachat des activités nucléaires de GE, après plusieurs mois de négociations entre les deux groupes, sous la pression du gouvernement français. Aucune annonce n'a cependant été faite à l'issue de cette réunion, mais le président Macron est attendu à Belfort jeudi, sur le site de GE, où il doit s'exprimer sur l'avenir de la filière nucléaire.
L'annonce d'un rachat par EDF serait "une annonce importante à la fois pour l'indépendance énergétique de la France et pour l'avenir de la filière nucléaire, mais aussi pour le site de Belfort", a estimé M. Meslot mardi, lors d'une conférence de presse.
Le périmètre du rachat doit être "le plus large possible", selon D. Meslot
"Depuis 2020, nous appelions ce rachat de nos voeux, mais s'il est nécessaire, il n'est pas suffisant", a-t-il poursuivi. Cette opération "amène des questions" sur "la stratégie d'EDF", "la composition et le capital" de la nouvelle filiale d'EDF qui doit être créée pour l'occasion, et sur sa capacité d'investissement, a souligné M. Meslot.
Le maire de Belfort souhaite que "le périmètre du rachat soit le plus large possible". Au-delà de la production des turbines Arabelle, destinées aux centrales nucléaires, l'opération devrait aussi englober , selon lui, "la recherche et développement, l'intégration, la gestion, la maintenance et l'ensemble des fonctions supports".
M. Meslot demandera également jeudi à M. Macron "des garanties en termes de maintien et de créations d'emplois". "Je rappelle que les décisions qui ont été prises par Emmanuel Macron, ministre de l'Économie à l'époque" du rachat controversé des activités énergie d'Alstom par GE en 2015, qu'il avait approuvé, "ont abouti à ce qu'il n'y ait plus que 3.100 salariés aujourd'hui, contre 4.300" en 2015, a relevé l'élu, qui craint des annonces "dans le cadre d'une campagne présidentielle, sans garanties concrètes".
En 2015, "un certain ministre de l'Économie a fait beaucoup de promesse, il n'en a tenu aucune", a-t-il poursuivi. Le maire de Belfort a également appelé l'actuel ministre de l'Économie Bruno Le Maire à mettre "en demeure General Electric de faire respecter les accords" conclus en 2015, notamment sur la localisation en France des centres de décision de plusieurs branches d'activité de GE.