Les représentants syndicaux indiquent, dans un tract distribué au personnel, avoir été informés le 15 février par la direction de GE EPF, l'entité de production des turbines à gaz, de "la signature d'un accord de transfert de technologie avec BHEL, constructeur de turbines à gaz indien".
"En raison de la confidentialité entourant tout contrat commercial, nous ne sommes pas en mesure de fournir davantage de commentaires ou de détails", a indiqué la direction de General Electric, soulignant son engagement "à protéger les informations confidentielles et à préserver (ses) sites industriels".
Un nouveau transfert de technologie
Ce transfert de technologie en Inde est la quatrième reconduction d'un accord né dans "les années 1990", selon une source syndicale. L'intersyndicale voit dans ce nouveau transfert de technologie au Bharat Heavy Electricals Limited (BHEL), constructeur de centrales électriques fondé en 1964 par le gouvernement indien, "une menace réelle et sérieuse" pour l'entité turbines à gaz de GE implantée à Belfort.
"La signature de cet accord constituerait une extension significative des transferts de technologie à BHEL, rendant cette entreprise partenaire de plus en plus autonome dans la réalisation et la vente en Inde et dans une cinquantaine de pays, de toutes nos turbines, y compris les dernières générations et les 9HA pourtant stratégiques pour le groupe", souligne-t-elle dans le tract.
"BHEL pourrait ainsi progressivement devenir une alternative au site de Belfort pour GE", craignent la CFE-CGC et Sud. Ils déplorent que la direction cède ainsi des "plans d'outillage", des "gammes de fabrication" et d'autres "documents méthodes", "sans aucune rétribution" et de manière "totalement illégale".
Le conglomérat américain General Electric et EDF ont annoncé en février 2022 discuter du rachat par l'énergéticien français de GE Steam Power, branche nucléaire du conglomérat américain. Mais pour l'heure, la cession reportée sine die le 1er décembre dernier tarde à se concrétiser.
La branche gaz (GE EPF), qui produit les turbines à gaz à Belfort et emploie 1.300 personnes, selon une source syndicale, restera en revanche sous pavillon américain.
(Source AFP)