GE Belfort : 200 salariés ralentissent la sortie d’une turbine pour dénoncer “le carnage industriel”

Quelque 200 salariés de General Electric, selon la police, ont perturbé ce jeudi 24 septembre 2020 la sortie d’une turbine à gaz du site de Belfort pour manifester contre l’annonce d’un nouveau plan social prévoyant le suppression de 753 postes en France.

© Page Facebook-Intersyndicale General Electric Belfort

Habillés de noir, ils ont organisé un cortège funèbre et se sont allongés devant une turbine à gaz 9E en partance pour Oman "pour illustrer le carnage
industriel" à l'oeuvre, a expliqué Philippe Petitcolin, délégué syndicat CFE-CGC de l'entité turbines à gaz. "La mort arrive", a renchéri Damien Fontanive, délégué syndical CFDT.

Début septembre, la direction du géant américain a annoncé son intention de restructurer ses divisions européennes d'équipements pour barrages (Hydro) et de réseaux électriques (Grids). Selon des sources syndicales, 753 postes sont menacés en France, dont plus de 80 à Belfort dans l'activité Hydro vouée à la fermeture.

GE a mis en avant "des pertes financières importantes" dans ces deux activités, en difficulté depuis plusieurs années. Selon le délégué CGT Cyril Caritey, on assiste à "un désengagement progressif de GE en France et en Europe". Le syndicaliste souhaite la tenue d'un "débat sur l'avenir industriel dans l'énergie". "Aujourd'hui, c'est l'entité Hydro, hier c'était Gaz, demain ce sera Steam. Toutes les entités de Belfort sont menacées" par des suppressions de postes à venir, prévient Philippe Petitcolin, qui appelle à la création "d'un nouveau champion mondial de l'énergie à Belfort".

Mardi, les discussions entre les représentants du personnel du site de Belfort et la direction ont tourné court, alors que les formations syndicales cherchaient à soumettre une contre-proposition. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a prévenu début septembre qu'il n'accepterait pas de décision "d'aubaine" en pleine crise du Covid-19.

En 2019, le site GE de Belfort avait été largement affecté par un plan social touchant l'entité turbines à gaz, où 485 postes avaient été supprimés. Les effectifs du site belfortain sont descendus à environ 3.000 salariés, contre plus de 4.000 lors du rachat, en 2014.

(source AFP)

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