"Il y a un nombre insuffisant de places dans les modes d’accueil formels des enfants (crèches et assistantes maternelles)", déplore l’UFC Que Choisir Doubs-Territoire de Belfort qui a souhaité mettre l’accent cette année sur les modes de gardes des enfants de 0 à 3 ans.
La situation amenée à "se dégrader davantage" dans les 10 années à venir selon UFC Que Choisir
Dans son étude, l’association a fait plusieurs constats. Elle dénonce notamment une "inégalité géographique" concernant les accueils selon les départements, mais aussi problème économique avec "un reste à charge" conséquent pour certaines familles.
"Beaucoup de parents gardent leur enfant à défaut de mode de garde. 34 % voudraient avoir un accès à une crèche ou un assistant maternel", explique Marie-Christine Radenne, vice présidente de l'UFC Que Choisir Doubs Territoire de Belfort et administratrice fédérale tout en précisant le "manque de visibilité" pour les parents pour avoir accès à un type de garde.
- Dans le Doubs, 63,2 % des enfants de moins de trois ans sont couverts par un mode de garde formel, ce qui classe le département à la 43ème place en France métropolitaine (moyenne nationale de 58,8 %). Au total, 4 jeunes enfants sur 10 n’auraient pas pu être accueillis par un mode formel si leurs parents l’avaient souhaité.
Un "cercle vicieux" pour l’association qui dénonce des "équipes en tension", des départs en retraite qui "aggravent le manque de professionnels", et des jeunes qui sont "découragés" pour se lancer dans la profession…
Du côté des familles, la question se pose : assistante maternelle ou une crèche ? Pour l’UFC que Choisir, le choix dépend "des habitudes locales" et des possibilités financières. L’étude montre que les crèches collectives sont "plus intéressantes financièrement" pour les ménages que "les gardes à domicile". Cependant, les structures de type "crèches privées" sont souvent "en manque d’effectif" et parfois avec du personnel "moins qualifié".
- Le rapport de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) publié en mars 2023 souligne le fait que les maltraitances individuelles (négligences graves) "prennent en grande partie leur source dans des éléments de maltraitance institutionnelle".
C’est pourquoi, l’association demande davantage de contrôles et pour cela une aide davantage de moyens attribués par l’Etat à la PMI.
Enfin, l’association dénonce le non-respect des promesses effectuées par les politiques. Elle prend l’exemple de l’annonce d’Emmanuel Macron en 2017. Ce dernier indiquait l’ouverture de 30 000 places en crèches d’ici 2022 et seule la moitié a été ouverte.
Les solutions envisagées par l’UFC Que Choisir
- La création d’un droit opposable à un mode de garde pour les jeunes enfants, qui soit abordable pour tous, et de qualité. Pour que ce droit soit effectif, il est en particulier impératif de : mettre en place un pilotage des besoins sur la base de projections démographiques, tant des naissances que des départs en retraite des professionnels du secteur ; former du personnel en quantité suffisante pour assurer un encadrement de qualité et prévenir les dérives ; aligner les exigences en termes de qualité de l’accueil et de reste à charge entre les différents modes de garde.
- Un pilotage par l’Etat de l’ouverture de crèches publiques et maisons d’assistants maternels dans les zones les plus déficitaires, à travers un soutien aux dépenses d’investissement des collectivités locales.
- Une simplification de l’accès aux aides pour les ménages, notamment pour réduire le taux de non-recours.
- La mise en place d’un guichet unique pour trouver un mode de garde.
- Une réforme de la gouvernance des crèches collectives de sorte à assurer une représentation des parents.
- La mise en place de contrôles réguliers et systématiques de la qualité de l’accueil de tous les modes formels de garde, par la PMI dont c’est le rôle, en renforçant ses moyens, et en assurant la transparence et la publicité annuelle des résultats.
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Cette étude prend en compte les assistantes maternelles, les crèches publiques et privées ne demandant pas plus de 10 euros par heure.