"Les médecins libéraux veulent continuer à faire des gardes de nuit". La présidente de l’Union régionale des professionnels de santé et des médecins libéraux de Franche-Comté (URPS-ML) l’assure, après avoir réalisé une enquête auprès des 1125 généralistes de la région sur leur motivation. Plus de la moitié d’entre eux ont répondu (51%), dont 261 médecins du Doubs. Pour Christine Bertin-Belot, "cela montre leur intérêt".
7 médecins sur 10 assurent les permanences de façon volontaire
De plus, contrairement à l’idée reçue, ils se sont dits majoritairement favorables à la permanence des soins après minuit (les plus jeunes et les femmes médecins y compris). Sept médecins généralistes sur dix assureraient aujourd’hui cette mission en Franche-Comté sur la base du volontariat.
En cas d’arrêt de ces gardes, les services de régulation prendraient le relais décidant ou non du besoin d’une hospitalisation. Une situation qui pourrait poser problème dans les zones les plus reculées, où on aurait systématiquement recours à l’hospitalisation selon l’URPS. "Actuellement, lorsqu’un médecin sort durant la nuit, un cas sur deux nécessite une hospitalisation. Or, qu’est-ce que vont devenir ceux qui ne le nécessitent pas ?", s’interroge Pierre Bobey. L’engorgement des urgences pose en effet question, quand 80% des personnes y accèdant ne releverait pas aujourd'hui d'un caractère d'urgence.
À Besançon, on pourra toujours faire appel à S.O.S Médecins
Dans certains secteurs de Franche-Comté, la suppression des gardes de nuit profonde est déjà effective, comme dans le sud Jura. "Or, nous avons constaté une augmentation de 20% du recours aux ambulances dans ces secteurs." Le prétexte de faire des économies ne satisfait par l’URPS qui rappelle que le coût moyen de revient des urgences est de 350 euros, quand le forfait des médecins libéraux en nuit profonde (déplacement et acte) est de 180 euros. Il ne s’agirait toutefois pas de la même enveloppe budgétaire pour l’Agence régionale de santé, qui développe en parallèle les secours médicalisés par hélicoptère et qui projette d’implanter un SMUR à Maîche.
Cela pourrait aussi entraîner "la démobilisation des médecins sur les autres périodes de garde." La majorité des médecins enquêtés ne restant alors volontaire pour les gardes en soirée de 20h à minuit, que sous condition d’une revalorisation de cette astreinte (moins élevée que celle d’après minuit). Pour les médecins dont le secteur a déjà arrêté ces gardes, seuls 4% se diraient près à les reprendre. À Besançon, l'ARS a déjà confirmé vouloir conserver les services de S.O.S Médecins, qui dispose généralement de trois médecins en début de soirée et d'un médecin de permanence durant la nuit.