Alain Joyandet évoque dans un premier temps "une explosion des dépenses de fonctionnement".
Il explique que "la Chambre régionale des comptes estime à 23 millions d’euros environ l’impact financier de la fusion des deux anciennes régions pour les premières années, parmi lesquels figurent 17 millions d’euros pour la création du pôle administratif « Viotte » à Besançon. Globalement, s’agissant des dépenses de fonctionnement de la nouvelle région, alors qu’elles auraient dû se réduire avec la fusion, elles n’ont cessé d’augmenter."
Plus concrètement, les dépenses par habitant ont augmenté de 99€ en 5 ans (de 292€ par habitant en 2015 à 391€ par habitant aujourd'hui).
L'investissement
Le président de la commission des Finances de la région évoque dans un second temps d'une "manque patent de projets d'investissement".
Il ajoute que "Malheureusement, si la Bourgogne-Franche-Comté depuis sa création n’a pas su refreiner ses dépenses de fonctionnement, elle a été beaucoup moins téméraire s’agissant de celles d’investissement. Elle a - certes - investi, mais principalement pour des investissements obligatoires et dans le cadre de financements croisés avec d’autres collectivités, mais sans porter de réels projets qui lui soient propres et ambitieux."
Alain Joyandet précise que "L’impact de la Covid-19 risque de démontrer de façon dangereuse la fragilité de la situation financière de la Région. Ses recettes liées à l’activité économique régionale, fortement ralentie en 2020, pourraient être réduites d’environ 40 millions d’euros. En parallèle, pour répondre à la crise sanitaire, économique et sociale, ses dépenses ont fortement augmenté (plan de soutien régional de 100 millions d’euros…). Nous ne sommes pas préparés à une telle intervention. C’est l’histoire de « la cigale et de la fourmi »."
Une fusion "pénalisante" pour les Francs-Comtois et "sans apport pour les Bourguignons"
Alain Joyandet dénonce une région qui aura coûté "cher" aux Francs-Comtois notamment dans l'augmentation de la taxe relative aux cartes grises en Franche-Comté.
Il explique que "La première décision fiscale de la majorité socialiste élue en décembre 2015 a été d’aligner la taxe relative aux cartes grises en Franche-Comté sur celle en vigueur en Bourgogne. Le résultat fut à la hauteur de la facilité de cette décision : le tarif unitaire du « cheval-vapeur » passa d’un seul coup de 36 à 51 euros pour les habitants de l’ancienne Franche-Comté, soit une augmentation sans aucun équivalent de 15 euros par unité de mesure ou de plus de 41 %, pour un montant total d’impôts supplémentaires d’environ 20 millions d’euros par an. Pour la mandature, c’est un prélèvement de près de 120 millions d’euros en plus sur les seuls foyers francs-comtois !"
Un avenir "dans le brouillard et sans rétroviseur"
Enfin, pour le président de la commission qui ne mâche pas ses mots, "le budget 2021 encore plus électoral que tous les autres – et insincère – ne sera pas réalisé. Sauf en dépenses de fonctionnement ! L’exécutif est perdu. Le vice-président en charge des Finances nous l’a indiqué en séance de commission : « nous ne savons pas ce qu’il va réellement se passer aussi bien en charges qu’en dépenses »."
Alain Joyandet affirme que "L’appel massif à l’emprunt dans ces prévisions surréalistes ferait augmenter notre dette de 29,3% d’un seul coup ! Dans le même temps, les dépenses de fonctionnement restent sur leur dynamique terrible à plus de 10,7%. Ce qui a pour conséquence de réduire tragiquement l’épargne nette de 42% en deux ans ! C’est avec cette épargne nette que l’on se désendette. La région s’est placée dans la situation d’un foyer qui verrait ses salaires diminuer et qui dans le même temps achèterait par emprunt une maison plus coûteuse."