Conducteur de train retraité de nationalité française, il a été mis en examen par un juge d’instruction pour assassinat et tentative d’assassinat en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion, ainsi que pour acquisition et détention non autorisée d’arme, a précisé cette source.
Son avocat Me Clément Pialoux a simplement confirmé le placement en détention provisoire de son client, refusant de s’exprimer davantage.
"Tuer des étrangers"
Le suspect, qui a reconnu devant les enquêteurs ressentir une "haine des étrangers pathologique" depuis un cambriolage en 2016, avait été replacé en garde à vue dimanche après-midi. Sa garde à vue avait été levée samedi en fin de journée pour des raisons de santé.
Le matin des faits, il s’est d’abord rendu armé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour "tuer des étrangers" mais a finalement renoncé faute de monde et d’aisance pour recharger son arme en raison de sa tenue vestimentaire, selon la procureure de Paris Laure Beccuau. De retour au domicile parisien de ses parents, où il vivait, il est ensuite allé à pied rue d’Enghien, vers le centre culturel kurde Ahmet-Kaya, dont il connaît la localisation.
Déjà condamné en 2017 pour port d’arme prohibée et en juin dernier pour violences avec armes sur des cambrioleurs - les faits qu’il a évoqué en garde à vue -, il est mis en examen depuis décembre 2021 pour violences avec armes, avec préméditation et à caractère raciste. Il est soupçonné d’avoir blessé à l’arme blanche des migrants sur un campement à Paris le 8 décembre 2021. Après un an de détention provisoire, il avait été libéré le 12 décembre.
Colère et manifestations
L’attaque de vendredi a bouleversé la communauté kurde, qui a dénoncé un acte "terroriste" et mis en cause la Turquie. Que la piste de l’attentat terroriste n’ait pas été retenue d’emblée a suscité colère et incompréhension. "Cessez de nous demander de croire à cette version" : la communauté kurde refuse d’accepter que l’attaque qui a tué trois de ses membres à Paris relève du crime raciste d’un homme isolé et continue d’y voir la main de la Turquie.
Le parcours de la marche qui a réuni quelques centaines de participants a relié symboliquement le centre culturel kurde visé vendredi à l’immeuble de la rue Lafayette, non loin de là, où ont été abattues les trois militantes il y a dix ans.
(AFP)