"Cette relaxe met fin à mes épisodes judiciaires mais cela n'efface pas toutes les (sept) gardes à vue que j'ai vécues", a déclaré le délégué syndical FO de 49 ans à sa sortie du tribunal, devant la soixantaine de personnes venues le soutenir, a indiqué Amnesty International."C'est grâce à cette mobilisation, cette solidarité et cette détermination des militants et des associations que nos libertés sont protégées", a-t-il déclaré à ses soutiens.
Frédéric Vuillaume était poursuivi pour "participation volontaire à un attroupement après les sommations" lors d'une manifestation contre la proposition de loi "Sécurité globale" le 5 décembre à Dijon. Le procureur avait requis une peine de 350 euros d'amende avec sursis, estimant que M. Vuillaume ne pouvait ignorer les sommations qui avaient été faites pour disperser le rassemblement.
"On lui a reproché de rester sur place, mais lors des dernières sommations il restait 350 personnes, où sont les 349 autres ?", s'est interrogé son avocat, Me Jean-Michel Vernier-Signorini. "On a ciblé M. Vuillaume", a-t-il estimé auprès de l'AFP. "Lorsqu'il a été interpellé, il n'était plus en manifestation, il est en train de partir et il a demandé aux policiers son chemin, en portant une pancarte +Police floutée, police pas nette+", a poursuivi Me Vernier-Signorini.
Il s'agissait de la troisième comparution de cet habitué des manifestations devant un tribunal correctionnel. Il avait déjà été relaxé pour deux délits d'entraves - jugés conjointement - et, en mars dernier, la Cour de cassation avait annulé sa condamnation pour outrage aggravé après avoir crié "Castaner assassin!", lors d'une visite de l'ancien ministre de l'Intérieur à Besançon.
M. Vuillaume est "un cas emblématique de la criminalisation des manifestants", c'est "une forme d'acharnement", a dénoncé Anne-Sophie Simpere, chargée de plaidoyer de l'ONG. "L'arrestation de manifestants pacifiques, c'est une pratique qu'on dénonce partout dans le monde. Il faut que les gens en France aussi aient la possibilité de manifester pacifiquement", a-t-elle ajouté à l'AFP.
En 2018 et 2019, plus de 40.000 personnes ont été condamnées pour diverses infractions "sur la base de lois vagues", fréquemment "utilisées pour restreindre illégalement les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'expression", affirme l'ONG.
(Avec AFP)