Passage de flambeau ce jeudi 2 juillet au coeur du tout nouveau siège social Cusenier au centre-ville de Besançon. Élisabeth Eychenne, en retraite depuis le 30 juin, avoue avoir passé "10 très belles années" à la tête du Crédit Agricole Franche-Comté. "Je suis arrivé après la crise de 2008 et je pars avec celle de la crise sanitaire qui est bien différente, car ce n'est pas une crise de confiance, mais une crise liée à un arrêt volontaire de l'activité (...) et il faut faire en sorte que cette crise d'activité ne se transforme pas en crise de liquidité ... "
À la sortie du confinement, la banque avait réalisé plus de 3.200 "pauses" de crédits aux particuliers, et plus de 6.000 «pauses» d'échéances pour les professionnels agriculteurs et entreprises.
Sur le volet entreprise, Élisabeth Eychenne insiste sur l'importance des dispositifs mis en place par le gouvernement. "Je pense notamment au PGE, le prêt garanti par l'État" Sur plus de 2.000 demandes pour un montant de plus de 240 M€ (au 15 mai 2020) le taux de refus est "faible, à moins de 3 %."
Franck Bertrand va devoir gérer les conséquences économiques post-crise. "Je mets mes pieds dans les chaussures d'Elisabeth Eychenne, j’arrive dans un contexte nouveau et particulier avec finalement peu de visibilité sur les mois à venir. Cette crise va nous permettre de mesurer l'importance d'avoir des banques solides et physiquement présentes... "
"Donner du temps"
Interrogé sur le maintien du maillage des 130 agences du Crédit Agricole sur le territoire, Franck Bertrand réitère son souhait de rester dans la continuité de la ligne stratégique du conseil d'administration. "Je vais déjà "apprendre" le territoire (...) mais je sais que le Crédit Agricole doit jouer son rôle de soutien et de financement de l'économie du territoire. Que ce soit les particuliers, les professionnels, les entreprises, j'ai "l'obsession client". S'ils sont en difficulté, cela aura une répercussion sur notre activité. Nos décisions ont des conséquences sur notre territoire" estime le nouveau directeur général.
À l'heure où les chefs d'entreprises doivent s'adapter, changer parfois de modèle et se réinventer, la banque affirme savoir donner du temps. "S'il faut trois ans à une entreprise pour se remettre, notre rôle est de lui laisser ce temps. C'est toute la force de notre modèle de banque coopérative" conclut Élisabeth Eychenne. Cela tombe plutôt bien, la patience est une des valeurs que défend son successeur.
Le parcours de Franck BertrandOriginaire de la région parisienne, Franck Bertrand est ingénieur agronome et diplômé de l'institut des techniques de banques. Il démarre sa carrière à la BRED avant de rejoindre en 1998 le Crédit Lyonnais devenu LCL. En 2008, il rejoint le Crédit Agricole et prendra les fonctions de DGA (directeur général adjoint) à la caisse régionale de Loire-Haute-Loire. En 2014, il rejoint le Crédit Agricole Aquitaine en qualité de DGA avant d'être nommé directeur général du Crédit Agricole Finistère en 2018. Le 1er juillet 2020, il prend ses fonctions de directeur général du Crédit Agricole Franche-Comté. Dans un registre plus personnel, Franck Bertrand est marié et père de deux enfants. Cet homme sportif et compétiteur, s'est installé à la frontière entre le Doubs et le Jura. Il aime le grand air et les grands espaces. Attaché à la Franche-Comté où il a passé toutes ses vacances de jeunesse dans le secteur de Clairvaux-les-Lacs, il se sent proche de la nature et élève des animaux qu’il aime appeler "son arche de Noé". Aux valeurs de confiance et de patience qui l'anime, il dit être en adéquation avec celles véhiculées selon lui par la Franche-Comté : humilité, simplicité et authenticité. |