Franchises sur les médicaments : le gouvernement saute le pas

Publié le 23/01/2024 - 14:17
Mis à jour le 23/01/2024 - 12:21

A partir de "fin mars" 2024, la franchise (somme restant à la charge du patient, non remboursée par l'Assurance maladie ou la complémentaire santé) sur les boîtes de médicaments et les actes paramédicaux va passer de 50 centimes à 1 euro, selon la feuille de route annoncée par les ministères concernés.

© Hélène Loget © Hélène Loget
© Hélène Loget © Hélène Loget

Un euro non remboursé sur chaque boîte de médicament : face à la dégradation des comptes de la Sécurité sociale, le gouvernement a décidé de faire payer un peu plus les assurés sociaux sur leur consommation de soins, au grand dam des associations de patients.

Celle sur les transports sanitaires va également être doublée, à 4 euros.

Des participations "forfaitaires"

Et d'ici début juin, les "participations forfaitaires" (même principe que la franchise) sur les consultations et actes médicaux et sur les examens et analyses de biologie médicale vont également être doublées, à 2 euros.

En revanche, le gouvernement maintient à 50 euros chacun des deux plafonds annuels (l'un pour les franchises, l'autre pour les participations forfaitaires), pour "protéger" notamment les personnes affectées par les pathologie lourdes et ayant besoin de nombreux traitements.

"Les patients ayant le plus fort recours aux soins, dont les montants de franchise sont déjà actuellement au plafond de 50 euros, ne paieront pas davantage", souligne le gouvernement.

L'exécutif rappelle aussi que les franchises et remboursements forfaitaires ne sont pas applicables "aux mineurs, aux femmes qui bénéficient de l'assurance maternité" et "aux bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire", aux revenus particulièrement modestes.

La fédération d'associations de patients France Assos Santé et le principal syndicat de médecins généralistes, MG France, ont cependant critiqué ces décisions, redoutant en particulier leur effet pour les personnes les plus précaires.

"Les malades chroniques, les personnes âgées, tous arrivent très vite au plafond" et "y arriveront encore plus vite en doublant la mise" a dénoncé Jean-Christophe Nogrette, le secrétaire général adjoint de MG France.

"Cent euros par an (si les deux plafonds sont atteints, ndlr) sur une petite retraite, c'est pas négligeable", a-t-il dit.

"Faire payer doublement les gens qui sont malades, ce n'est pas comme cela qu'on responsabilise. On les culpabilise", a de son côté indiqué à l'AFP Gérard Raymond, président de France Assos Santé.

"Bien sûr, on craint un renoncement aux soins" chez des personnes précaires, a-t-il indiqué.

Sécu dans le rouge

Selon les estimations du gouvernement communiquées à l'automne, lors des débats sur le budget de la Santé 2024, la mesure devrait offrir 800 millions d'euros d'économie aux caisses de la Sécurité sociale.

Le gouvernement évoquait la mesure depuis des mois, mais il n'avait pas voulu trancher pendant les débats sur le budget, arguant qu'il s'agissait d'une mesure réglementaire et non législative.

Emmanuel Macron a finalement levé l'incertitude la semaine dernière: "Dire qu'on va passer de 0,50 à 1 euro" par boîte de médicaments, "je n'ai pas le sentiment qu'on fait un crime terrible, mais je pense que ça responsabilise et que c'est une bonne mesure", avait estimé le président lors de sa conférence de presse à l'Elysée.

Pour faire passer la pilule, le gouvernement assure que, d'une manière générale, les Français ont le plus faible "reste à charge", la part de leurs dépenses de santé qui n'est pas couverte par l'Assurance maladie ou par leur complémentaire santé.

En 2021, ce reste à charge était de 7% en France, soit le plus faible taux de l'OCDE avec le Luxembourg, selon ses chiffres.

Le gouvernement a pris sa décision sur fond de retour des déficits de la Sécurité sociale. Alors que ceux-ci s'approchaient de l'équilibre en 2019, la trajectoire des comptes sociaux reste aujourd'hui orientée vers un rouge de plus en foncé.

Le budget 2024 de la Sécurité sociale, qui intègre déjà les 800 millions d'économies du doublement des franchises, prévoit un déficit de 8,7 milliards d'euros, qui devrait progressivement se creuser pour atteindre 17,2 milliards en 2027. 

(SOURCE AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

La création de jeux au service de la santé : développeurs, graphistes et musiciens invités à participer au Ludi’Health 2025 à Besançon

Ludi’Heath est le projet commun du Hacking health et du Collectif ludique bisontin. Un nouvel événement pour générer l’intelligence nécessaire à de nouveaux projets innovants du jeu, sous toutes ses formes, au service de la santé. Le principe de cet événement est de réunir, du 7 au 9 février 2025, des créateurs (informaticiens, graphistes, musiciens, etc) et des professionnels de santé autour de problématiques médicales ou d’accessibilité et d'y apporter un début de réponse de façon ludique. Envie d'y participer ?

Dry january : l’alcool n’est pas un “carburant sain” pour notre corps

Tandis que le "dry January", le mois sans alcool, fait de plus en plus d'adeptes - on parle de 8 millions de personnes dans le monde pour 2023 -, il permet au moins de faire le point sur notre consommation et ses conséquences ! Ce mercredi 15 janvir 2025, notre diététicienne-nutritionniste bisontine, Valentine Caput, nous parle des conséquences de la consommation d'alcool sur notre corps et des bienfaits d'un mois sans...

Nouveau centre d’enseignement et de soins dentaires dédié à la formation et ouvert aux patients à Besançon

Accolé au CHU, le nouveau centre d’enseignement et de soins dentaires a été inauguré mardi 14 janvier 2025 en présence d’élus, de praticiens dirigeants et des responsables de ce nouveau lieu de formation à Besançon. 

Micronutrition et activité physique adaptée réunies au centre Moveos à Besançon

À partir du 22 janvier 2025, Pauline Toitot, diététicienne, ouvrira un bureau au coeur de la salle d’activité physique adaptée (Apa) Moveos à Besançon. Objectif : offrir aux adhérents et non adhérents ”une démarche de soin globale” grâce à la complémentarité de l’Apa et de la nutrition pour la prise en charge de nombreuses pathologies.

L’ARS Bourgogne-Franche-Comté devient agence ambassadrice du don d’organes, tandis que l’opposition à ce geste progresse

Devant une centaine de professionnels, de représentants d’usagers et d’experts, réunis le 8 janvier 20 25 à Quetigny pour une journée d’échanges sur les prélèvements et greffes d’organes et de tissus, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté s’est engagée ”Agence ambassadrice” du don d’organes. Une étape symbolique et opérationnelle forte, pour un geste qui sauve des vies.

Anne Sallé, la première monitrice en méthode coach-respiration de France est installée à Besançon

Respirer pour mieux gérer les stress ? Anne Sallé, journaliste formatrice en communication et prise de parole en est convaincue pour l’expérimenter au quotidien. Engagée dans la lutte contre les stress, la Bisontine a décroché le titre de ”monitrice en méthode coach-respiration®", a-t-on appris jeudi 9 janvier 2025. Elle est la toute première en France.

Grippe : la Bourgogne-Franche-Comté fortement touchée par l’épidémie

La grande région est actuellement fortement touchée par l’épidémie de grippe et les infections respiratoires aigües. Cela a pour conséquence directe de créer des tensions importantes et continues sur le système de santé. Dans un communiqué du 8 janvier 2025, l’agence régionale de santé (ARS) appelle ainsi à la solidarité et à la vigilance.

Une cérémonie des voeux entre musique et rétrospective pour le CHU de Besançon

Environ 300 personnes étaient réunies mardi 7 janvier 2025 au grand Kursaal de Besançon pour assister à la cérémonie des voeux du CHU de Besançon placée sous le slogan "Engagés pour votre santé". Entre jeux et intermèdes musicaux, une rétrospective de l’année 2024 a été réalisée par les institutionnels présents. 

Faute médicale à la naissance : l’hôpital Nord Franche-Comté condamné à indemniser un homme handicapé

L'hôpital Nord Franche-Comté (HNFC), implanté près de Belfort, a été condamné à verser près de 1,5 million d'euros à un jeune homme lourdement handicapé depuis une faute médicale survenue lors de sa naissance en 1998, a-t-on appris mardi 7 janvier 2025 auprès du tribunal administratif de Besançon.

“Fais chauffer tes skis, pas ta peau !”, les dermatos de Franche-Comté lancent une campagne de prévention contre le soleil d’hiver

Depuis plusieurs semaines, le soleil se faisant rare en plaine, on pourrait avoir tendance à s’exposer dès qu’il apparaît et à penser qu’il n’est pas nocif pour la santé en hiver. Faux ! Pour la première fois, l’Association des dermatologues de Franche-Comté (Asfoder), À fleur de peau et leurs partenaires lancent une campagne de prévention solaire en période hivernale en ce début d’année 2025. Elle a pour but de toucher tout le monde, y compris les skieurs, randonneurs, amateurs de luge... mais aussi les agriculteurs, paysagistes, et tout les professionnels travaillant en extérieur.

Du changement dans le calendrier des examens médicaux obligatoires des enfants

Depuis le 1er janvier 2025, les rendez-vous médicaux des enfants ont évolué. Un des 14 examens prévus lors des trois premières années des enfants est supprimé et un est ajouté entre leur 7e et leur 16e année précise le site officiel de l’administration française. Au total, l’enfant devra donc de sa naissance jusqu’à ses 16 ans passer vingt fois devant le médecin. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -0.21
ciel dégagé
le 18/01 à 09h00
Vent
0.77 m/s
Pression
1030 hPa
Humidité
80 %