Après avoir passé 1 an, 2 ans, 3 ans ou plus en Franche-Comté en tant que mineurs isolés et sous la Protection de l'enfance, des réfugiés aujourd'hui jeunes majeurs se retrouvent sans ressource ni formation. "Nous avons perdu tout ce qui nous permettait d'être intégrés dans la société française : scolarisation, hébergement, couverture médicale, etc. nous nous sommes retrouvés à la rue après avoir été exclus de la Protection de l'enfance", indiquent-ils dans un communiqué transmis par l'association SolMiRé de Besançon.
Considérés comme des "fraudeurs"
Les préfectures de départements ont refusé de donner un titre de séjour à ces jeunes tout en leur délivrant une obligation de quitter le territoire français. "Raison invoquée pour ce refus : la police aux frontières n'a pas authentifié nos documents d'état civil et les préfets nous considèrent comme des fraudeurs", affirment-ils.
"Nous vivons constamment dans la peur"
C'est pourquoi ils ont décidé de créer leur collectif de "jeunes majeurs sans papier" avec pour objectifs donner un "message fort" aux préfectures et leur demander de "reconsidérer nos dossiers et de nous délivrer les titres de séjour dont nous avons besoin pour poursuivre nos formations (menuisier, cuisinier, électricien, mécanicien, couvreur, etc.) et avoir le droit de travailler. Actuellement, nous n’avons pas le droit de continuer nos apprentissages, nous n’avons plus de revenus et nous vivons constamment dans la peur."
"De lycéens apprentis très motivés, nous avons été contraints à devenir des clandestins"
Ces jeunes adultes justifient leur souhait en expliquant avoir contribué à l'économie française, mais pas seulement : "nous avons également construit nos réseaux, nos cercles amicaux et sociaux (clubs sportifs, associations…) et le plus important, notre identité. Du statut d'adolescents, nous sommes passés à celui d'adulte. Puis de lycéens apprentis très motivés, nous avons été contraints à devenir des clandestins."