Si les 91 magasins franchisés (Fly, Atlas et Crozatier) devraient tous être repris, et leurs 1.600 emplois maintenus, 52 des 95 magasins directement gérés 95 magasins gérés directement par Mobilier européen, seuls 52 font l'objet d'une proposition de reprise.
Cession à la découpe
Si la chambre commerciale valide les offres de reprise, le groupe devrait être cédé par morceaux à plusieurs repreneurs. Mais certains magasins devront mettre la clef sous la porte. Les 91 magasins franchisés (exploités sous les marques Fly, Atlas et Crozatier) devraient tous être repris, et leurs 1.600 emplois maintenus. En revanche, sur les 95 magasins gérés directement par Mobilier européen, seuls 52 font l'objet d'une proposition de reprise.
943 emplois perdus dans le "meilleur des scénarios"
En prenant en compte les salariés affectés au siège, seuls 2.733 emplois sur 3.676 pourraient être préservés (dont 124 personnes qui pourraient être reclassées dans d'autres établissements appartenant aux repreneurs). La perte nette serait donc de 943 emplois, dans le meilleur des scénarios.
L'entreprise familiale, numéro 4 du secteur en France, a été placée en redressement judiciaire en septembre. Au total, neuf offres de reprise jugées "convaincantes et crédibles" par les administrateurs judiciaires sont présentées. La chambre commerciale tribunal a déjà longuement examiné fin octobre ce dossier complexe et doit à nouveau entendre à huis clos les différentes parties. Il devrait ensuite mettre sa décision en délibéré et se prononcer dans les huit jours.
Les représentants des salariés ont prévu de manifester mardi après-midi devant le siège de l'entreprise à Kingersheim, en banlieue de Mulhouse, où travaillent actuellement quelque 300 personnes. Ils réclament notamment une aide financière des pouvoirs publics (Etat et Conseil régional d'Alsace) pour abonder le futur plan social.
Au cours des derniers jours, les syndicats ont été reçus à la sous-préfecture de Mulhouse pour évoquer ce dossier, mais également au ministère du Travail.
Crise du logement … crise du meuble mais pas pour tout le monde !
La déchéance de Mobilier européen survient dans un contexte très morose pour l'ensemble du marché. Depuis 2012, les ventes de meubles en France ont décroché de 13%. "Nous traversons un très difficile moment. Le meuble est un achat à la fois impliquant et facilement différable", subissant ainsi de plein fouet les arbitrages réalisés par les consommateurs au budget serré depuis le début de la crise, expliquait fin août Didier Baumgarten, président de la Fédération française du négoce de l'ameublement et de l'équipement de la maison (Fnaem). "Nous souffrons (...), nous sommes au creux de la vague, on voit disparaître des points de ventes et ça va continuer", ajoutait ce responsable.
"Une concurrence de plus en plus agressive, devenue acharnée"
Selon un porte-parole de Mobilier européen, les difficultés s'expliquent aussi par la crise du logement, qui a un effet direct sur les achats de meubles. Le groupe doit affronter une "concurrence de plus en plus agressive, devenue acharnée", a ajouté ce porte-parole, évoquant notamment, sans les nommer, des "géants qui bénéficient d'économies d'échelle".
Pendant ce temps, le géant suédois Ikea s'étend : vendredi, ses responsables ont posé la première pierre de leur futur 31e magasin français, à... Mulhouse à quelques kilomètres à peine du siège de Mobilier européen. Son ouverture est prévue en juillet 2015.
(Source : AFP)