Fiscalité : Bruxelles veut abandonner la règle de l'unanimité dans l'UE

Publié le 15/01/2019 - 17:28
Mis à jour le 16/04/2019 - 13:37

La Commission européenne a proposé mardi 15 janvier 2019 d’abandonner progressivement la règle de l’unanimité pour les décisions en matière fiscale dans l’UE, malgré les réticences de certains Etats membres, Irlande en tête.

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

Actuellement pour être adoptée, une loi européenne sur les taxes doit être approuvée par les 28 pays de l'UE. Une situation qui a conduit à de nombreuses frustrations puisqu'elle freine considérablement toute tentative d'harmonisation en matière d'impôts dans l'Union. La fiscalité et les affaires étrangères sont en effet les deux derniers bastions de la législation européenne qui requièrent encore l'unanimité pour adopter une décision. Dans tous les autres domaines, énergie, transport, social, etc, il suffit d'avoir la majorité qualifiée.

"Les temps ont changé !"

"Les temps ont changé ! S'accrocher au principe d'unanimité pour protéger les régimes nationaux de taxation contre l'harmonisation dans l'UE (...) est un mythe, pas une réalité", a martelé le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, en présentant son projet lors d'une conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg. "Seule la majorité qualifiée peut aider nos Etats membres à relever les défis d'aujourd'hui. Sinon ce sont des pays tiers ou des multinationales qui vont décider de nos politiques fiscales", a mis en garde l'ancien ministre français des Finances. "Il ne faut pas dire non par principe" à l'abandon de la règle de l'unanimité, a jugé mardi le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz (SPD), lors d'un discours sur l'Europe. "Ce n'est pas une perte de souveraineté mais une condition préalable pour 
pouvoir être pris au sérieux, chez nous et par le reste du monde", a ajouté le ministre allemand estimant que les citoyens européens attendent de l'UE qu'elle soit "capable d'agir".

Plusieurs initiatives européennes en matière fiscale sont en effet bloquées par cette règle.

La taxe sur les géants du numérique, cheval de bataille du président français Emmanuel Macron, a fait l'objet d'une proposition de Bruxelles présentée au printemps 2018. Mais elle fait face à l'opposition farouche de certains Etats membres, tels que la Suède, le Danemark ou encore l'Irlande. Cette dernière taxe peu les entreprises pour attirer des multinationales sur son sol, comme Apple.

Autre exemple : la taxe sur les transactions financières (TTF), une proposition rendue publique en 2011 et qui est toujours au point mort même si une dizaine d'Etats membres, dont la France, tentent toujours de parvenir à un accord sur le sujet.

Une progression pas à pas

Consciente des réticences que le passage à la majorité qualifiée (bien à la majorité qualifiée) suscite, la Commission européenne veut progresser pas à pas. Elle suggère que les Etats membres s'accordent d'abord à la majorité qualifiée sur la coopération et l'administration en matière de fraude fiscale, puis sur les taxes concernant l'énergie et l'environnement. Viendraient ensuite les sujets plus épineux comme la fiscalité sur les entreprises numériques.

Pour passer à la majorité qualifiée sans être obligé de rouvrir les traités européens (où l'unanimité en matière fiscale est inscrite), l'exécutif européen veut activer ce que l'on appelle dans le jargon de l'UE la "clause passerelle".  Pour l'activer, il faut l'accord unanime des 28 Etats membres, après consultation des parlements nationaux et approbation du Parlement européen.

(Source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Union européenne et région alpine : un appel à candidature lancé pour les jeunes de 18 à 29 ans

Le  Conseil de la jeunesse de la Stratégie de l’Union européenne pour la région alpine (SUERA) lance un appel à candidature auprès des jeunes entre 18 et 29 ans afin de s’investir dans la structure et contribuer ainsi aux politiques publiques et projets concernant les Alpes. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 31 mai 2025.

INSEE : l’activité économique fléchit en Bourgogne Franche-Comté

Ce mardi 25 mars 2025, l’Insee Bourgogne-Franche-Comté vient de publier deux nouvelles études sur l’emploi dans la grande région. Elles portent toutes les deux sur la période du 4e trimestre 2024 mais la première concerne la conjoncture régionale et la seconde l’évolution de l’emploi et du chômage.

Mardis des rives 2025 : qui pour assurer la buvette de clôture ?

Appel à candidature • Chaque été, Grand Besançon Métropole propose une série de concerts gratuits en plein air aux abords du Doubs, animant ainsi les communes du territoire lors des Mardis des rives. Pour cette 12e édition, la soirée de clôture se tiendra à Besançon le mardi 26 août. Co-organisatrice de l'événement, la Ville de Besançon lance un appel à candidature pour l'exploitation de la buvette et de la restauration sur cet ultime rendez-vous festif.

Coupes budgétaires dans le secteur social et médico-social : une manifestation le 1er avril à Besançon

Après une première mobilisation rassemblant plus de 200 personnes le 24 mars à Besançon, les organisations syndicales CGT, FO, SUD, CFDT et CFTC appellent à une nouvelle action le 1er avril. Cette journée nationale de lutte et de mobilisation vise à dénoncer les coupes budgétaires affectant la protection de l’enfance et le secteur médico-social.

Shopping : l’Office du commerce et de l’artisanat de Besançon lance une nouvelle application et un site modernisé

L’Office du commerce et de l’artisanat de Besançon (Ocab) franchit une nouvelle étape ce mardi 25 mars dans la modernisation de l’expérience client en lançant une version améliorée de son application Besançon & Co, intégrant un tout nouvel onglet fidélité, ainsi qu’un site internet entièrement repensé.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.13
légère pluie
le 29/03 à 12h00
Vent
5.91 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
86 %